Universite de paris vi pierre et marie curie

UNIVERSITE DE PARIS VI PIERRE ET MARIE CURIE
FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
SITE PITIE-SALPETRIERE
INSTITUT DE FORMATION EN PSYCHOMOTRICITE
Mlle Sara Crubellier
Réflexion sur la place de la
psychomotricité dans la prise en
charge pluridisciplinaire de la
Maladie de Parkinson
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier le Professeur Marc VERIN, neurologue, et Mme ROUVRAY, infirmière Cadre de Santé, pour m’avoir accueillie au sein du service de neurologie du CHU de Rennes. Je remercie également l’ensemble de l’équipe intervenant dans l’unité Pierre Marie, ainsi que les ergothérapeutes du service de Rééducation Fonctionnelle Adulte, pour leur patience et leurs réponses, ainsi que pour leur curiosité vis-à- SOMMAIRE
INTRODUCTION. 4
DESCRIPTION DU SYNDROME DE PARKINSON.5

I.La triade parkinsonienne. 5
1.L’akinésie.52.La rigidité. 53.Le tremblement de repos.6 II.Les troubles associés. 6
1.Les troubles psychiques. 62.Autres troubles.6 III.Sémiologie psychomotrice.7
1.Les troubles du tonus. 72.Les troubles de la marche.73.Les praxies. 7 i.Communication. 8ii.Motricité fine.8iii.Graphomotricité. 8 LA PRISE EN CHARGE DE LA MALADIE DE PARKINSON.9
I.Contexte institutionnel.9
II.Prise en charge médicale. 9

1.Diagnostic.92.Traitement.103.Chirurgie.10 III.Soins infirmiers. 10
1.Infirmiers. 102.Aide-soignants. 11 IV.Kinésithérapie.11
V.Orthophonie. 12
VI.Ergothérapie. 12
VII.Neuropsychologie. 13

LA PLACE DE LA PSYCHOMOTRICITE DANS LA PRISE EN CHARGE. 14
I.Le bilan psychomoteur.14
II.Ce que la psychomotricité peut proposer. 15

1.La conscience corporelle. 152.La relaxation.153.L'équilibre.16 i.Equilibre statique.16ii.Equilibre dynamique. 16iii.Les transferts assis/debout.16 4.Rééducation graphomotrice.165.Renarcissisation.17 III.Etude de cas cliniques. 17
i.Anamnèse et prise en charge actuelle.17ii.Proposition. 18 i.Anamnèse et prise en charge actuelle.19ii.Proposition. 20 CONCLUSION. 21
BIBLIOGRAPHIE. 22

INTRODUCTION
Dans le cadre de ma deuxième année de formation au DE de psychomotricité, j'ai été amenée à réaliser un stage d'observation dans le service de neurologie du CHU de Rennes, qui m'a permis de découvrir la réalité clinique d'un certain nombre d'affections neurologiques, telles que la sclérose en plaque, les accidents vasculaires cérébraux, l'épilepsie, etc.
Parmi toutes ces pathologies entrainant des troubles neuromoteurs, je me suis plus particulièrement intéressée à la maladie de Parkinson, en raison de la diversité de sa symptomatologie, qui occasionne une grande hétérogénéité dans son expression clinique.
L'absence de psychomotricien dans ce service de neurologie m'a poussée à m'interroger sur ce que la psychomotricité pourrait apporter dans le traitement de la maladie de Parkinson. J'ai par conséquent choisi de consacrer ce dossier à l'étude des symptômes de cette pathologie, notamment sur le plan psychomoteur, ainsi que de la prise en charge pluridisciplinaire déjà mise en place, afin de préciser la pertinence d'une thérapie psychomotrice auprès des patients atteints.
Dans les pages qui vont suivre, je définirai d’abord la maladie de Parkinson et ses symptômes, puis je décrirai brièvement la prise en charge pluridisciplinaire actuellement proposée dans le service où j’ai effectué mon stage. Enfin, je présenterai les différentes axes de prises en charge psychomotrice de la maladie de Parkinson, que j’appliquerai à deux cas concrets.
DESCRIPTION DU SYNDROME DE PARKINSON
La maladie de Parkinson est la plus fréquente des maladies neuro-dégénératives après la maladie d'Alzheimer. L'âge moyen d'apparition se situe entre 55 et 70 ans, mais 10% des parkinsoniens déclarent la Le tableau clinique décrit ci-dessous est lié à l'atteinte lésionnelle d'un noyau gris central, le locus niger, provoquant la dégénérescence des neurones dopaminergiques et ainsi la perturbation du système extra- pyramidal. On observe alors l'installation progressive de plusieurs signes cliniques, dont les éléments de la triade parkinsonienne constituent l'illustration la plus fréquente.
I. La triade parkinsonienne
Il s'agit de l'élément le plus typique de la maladie. Plusieurs types d'akinésie peuvent être rencontrés dans la – La bradykinésie, qui désigne la lenteur d'exécution, – L'hypokinésie, qui traduit la diminution d'amplitude du mouvement, – L'akinésie vraie, qui correspond à un défaut d'initiation du mouvement.
L'akinésie concerne les mouvements automatiques. Le patient est avare de ses mouvements, son visage est impassible - on parle alors d'amimie. Les mouvements volontaires sont également touchés. L'initiation du mouvement est hésitante, l'exécution lente, l'aisance perdue. C'est une hypertonie plastique, homogène, décrite par l'expression "en tuyau de plomb". Elle cède par à- coups, on parle alors du phénomène de "roue dentée". Elle se traduit par une attitude en flexion de tout le corps, et une posture souvent penchée en avant.
Signe le plus classique de la maladie, il est aisément reconnu mais n'est pourtant pas obligatoire : un patient sur cinq n'en sera jamais affecté. Dans les premiers temps, il est en général fluctuant et unilatéral. Sa bilatéralisation peut survenir après plusieurs années d'évolution, et il reste plus marqué dans l'hémicorps où Il siège principalement dans les membres supérieurs, au niveau de la main ou des doigts. Il peut également atteindre les membres inférieurs, plutôt au niveau des pieds et des orteils, ainsi que les muscles de la langue, Il est augmenté par la fatigue, les émotions et la concentration intellectuelle, et disparaît lors du mouvement - volontaire ou passif - ainsi qu'au cours du sommeil.
II. Les troubles associés
La dépression est le trouble psychique le plus fréquemment observé dans la maladie de Parkinson. Elle n'a rien de spécifique et se traduit par une tristesse de l'humeur avec fatigabilité et irritabilité. Certains patients peuvent également développer une anxiété chronique, provoquant des troubles du sommeil et une labilité Les fonctions intellectuelles et cognitives sont généralement conservées. Cependant, on peut fréquemment observer des troubles de la mémoire, une diminution de l'attention, ainsi qu'une lenteur de raisonnement. Ces troubles, souvent modérés et mineurs, semblent comparables à l'akinésie, et décrivent une difficulté pour le parkinsonien à initier et poursuivre des activités, qu'elles soient motrices ou intellectuelles.
On observe également des troubles du système nerveux végétatif, se traduisant par une hypotension orthostatique (c'est-à-dire une chute de la tension arterielle lorsque le sujet passe de la position allongée à la position debout), une sudation plus importante voire une seborrhée, ainsi que des troubles des fonctions urinaires et digestives. Enfin, on observe des troubles de la déglutition et de la parole, causés par l'atteinte de III.Sémiologie psychomotrice
Le symptôme de rigidité appartenant à la triade est causé par une hypertonie musculaire de type extra- pyramidal. Lorsqu'on mobilise de façon passive un membre du patient, une force de résistance s'oppose au mouvement pendant toute la durée de l'étirement. Cette hypertonie est dite « plastique » car, à l'arrêt de la manipulation, le membre ne revient pas à sa position initiale – contrairement à ce que l'on peut observer dans l'hypertonie pyramidale, qualifiée d'« élastique » - et majorée par l'exécution d'un mouvement volontaire du membre controlatéral (manœuvre de Froment). Elle prédomine dans les muscles fléchisseurs, ce qui explique la posture en flexion du corps, et occasionne des troubles de l'adaptation posturale.
L'instabilité posturale est due aux troubles du tonus, et à la diminution des réflexes posturaux, liée elle- même à la perturbations des mouvements involontaires. Elle occasionne des troubles de la marche, indissociables des troubles de la posture et de l'équilibre, qui se traduisent de plusieurs façons, selon – Une marche à pas traînants avec diminution du ballant des bras, – Une marche festinante où le patient semble courir après son centre de gravité, – Une astasie trépidante qui se traduit par une piétinement sur place sans progression, – Un blocage moteur ou "freezing" caractérisé par une difficulté à initier la marche.
Les chutes observées chez les patients atteints se font en statue, en raison du retard des réactions parachutes.
Elles sont liées à l'akinésie et à l'hypertonie, et peuvent avoir lieu lors de la marche, des changements de postures assis/debout ou inversement, ainsi que lors des tâches complexes.
Les praxies constructives sont atteintes, les difficultés de programmation entraînant des troubles exécutifs.
Les praxies idéatoires et idéomotrices sont globalement conservées, mais peuvent être touchées par le ralentissement idéatoire. Les praxies oculomotrices sont intactes.
L'akinésie, qui limite notamment les gestes automatiques, entraîne une diminution du langage corporel. Les praxies bucco-faciales sont également touchées, causant une amimie et des troubles d'élocution. La communication, qu'elle soit verbale ou non verbale, est donc touchée.
Si les tremblements disparaissent lors du mouvement et n'ont donc pas d'incidence à ce niveau, la bradykinésie et la rigidité ont par contre des conséquences sur la motricité fine. Avec l'aggravation de la maladie, cela peut entraîner une perte d'autonomie conséquente, à tous les moments de la vie : repas, La production graphique devient également ralentie et difficile, et on observe lors de l'écriture une dysgraphie typique de la maladie de Parkinson, qui se caractérise par une diminution de la taille de l'écriture au fur et à mesure que la main progresse le long de la ligne, et en descendant sur la page. Cette micrographie peut être plus ou moins importante, pouvant aller dans certains cas jusqu'à gêner voire empêcher la lisibilité LA PRISE EN CHARGE DE LA MALADIE DE PARKINSON
De nombreux professionnels interviennent dans le soin et la réhabilitation du patient atteint de la maladie de Parkinson. La prise en charge s'effectue dans le respect de la personne, de ses souhaits et de ses besoins, et la pluridisciplinarité exige une définition précise du rôle de chacun, et une communication efficace entre les différents membres de l'équipe soignante.
I. Contexte institutionnel
Mon stage s’est déroulé dans le service de neurologie du Centre Hospitalier Universitaire de Rennes, et plus particulièrement au sein du secteur traditionnel de l’unité Pierre Marie, qui reçoit des patients dont les entrées sont programmées – en général pour des bilans pré ou post-opératoires, ou pour des examens – et dont la durée d’hospitalisation excède une semaine.
Ce secteur comporte 14 lits, dont 5 en chambre simple, et accueille des patients atteints de troubles neurologiques divers : sclérose en plaques, épilepsie, syndromes parkinsoniens, troubles neuropsychologiques, pathologies neuromusculaires et neurovasculaires.
II. Prise en charge médicale
Les médecins exerçant en hôpital sont des praticiens hospitaliers. Ils prennent part à l'établissement d'un diagnostic, le traitement de maladies ou d'affections chirurgicales, congénitales ou acquises, par des actes personnels et des consultations verbales ou écrites.
Les internes ne sont pas encore des médecins diplômés, mais ils sont déjà considérés comme des professionnels autonomes, pouvant effectuer des examens et des prescriptions. Enfin, les externes sont des étudiants en deuxième cycle placés sous la tutelle d'un interne ou d'un médecin diplômé. Ils ffectuent des stages pour aborder des cas cliniques mais qui ne disposent pas d'une Il repose sur l'interrogatoire et sur l'examen clinique. Le médecin recherchera les symptômes de la triade : un tremblement de repos, une raideur musculaire, une lenteur des gestes. Le reste de l'examen neurologique est normal, la force musculaire, la sensibilité et les reflexes ne sont pas atteints. Cependant, il n'est pas facile de diagnostiquer une maladie de Parkinson en début d'évolution. Il peut être utile de faire des examens complémentaires afin d'écarter tout diagnostic différentiel, particulièrement si le patient est jeune.
La L-Dopa, précurseur de la dopamine et prescrite sous les noms de Modopar® ou Sinemet®, est le traitement de référence. Elle est rapidement efficace et permet de confirmer le diagnostic, mais pourrait être, à long terme, la cause de complications motrices.
Les agonistes dopaminergiques ne contiennent pas de dopamine, mais miment son action. Ils peuvent provoquer des effets secondaires, mais génèrent moins de complications motrices.
La stimulation cérébrale profonde (SCP) est une technique chirurgicale permettant de traiter les formes sérieuses de la maladie de Parkinson. Elle est effectué dans une quinzaine d'hopitaux en France – dont le CHU de Rennes – et consiste en l'implantation d'une éléctrode de stimulation – reliée à un stimulateur – Seuls 10 à 15% des patients peuvent bénéficier de cette technique. Ils sont sélectionnés en fonction de leur âge (moins de 70 ans) et de leurs antécédents neurologiques et psychiatriques.
Deux bilans pré-opératoires seront effectués six mois et un an et demi avant l'opération, et des visites de contrôle post-opératoires seront également nécessaires, après trois mois pour l'optimisation des électrodes, III.Soins infirmiers
L'infirmier prodigue les soins au patient conformément à la prescription du médecin, mais est aussi apte à évaluer les besoins du malade et à poser un diagnostic infirmier orienté vers l'individu – le le diagnostic médical étant orienté vers la pathologie – qui guidera la mise en oeuvre de soins propres dont il aura la gestion. Il est également responsable de la surveillance des soins et du suivi de l'état du patient, afin de déceler toute anomalie ou toute aggravation, et de mettre en oeuvre si besoin est les actions appropriées dans Afin de garantir la continuité des soins, l'équipe infirmière effectue une transmission orale à chaque changement d'équipe – matin, midi et soir – et écrite grâce aux transmissions ciblées du dossier infirmier de L'aide-soignant est sous la responsabilité de l'infirmier, avec lequel il collabore en vue d'exercer des soins visant à compenser un manque ou une diminution de l'autonomie de la personne. Il accompagne le patient dans la réalisation des actes de la vie quotidienne, en fonction des besoins et des capacités de celui-ci. Il apprécie l'état clinique de la personne et réalise des soins adaptés dans ses domaines de compétence (hygiène corporelle, alimentation, sommeil, élimination, confort aide aux infirmiers). Il réalise également l'entretien de l'environnement de la personne et le matériel de soin. Enfin, il permet la continuité des soins en effectuant des transmissions de ses observations.
L'équipe du service de neurologie où j'ai effectué mon stage comprenait également des agents des services hospitaliers (ASH), dont le rôle était comparable à celui des aide-soignants.
Les aide-soignants et les ASH sont présents tout au long de la journée auprès du patient, et leur capacité à établir une communication adaptée avec le patient et son entourage est donc capitale. IV.Kinésithérapie
La kinésithérapie est indispensable dans le traitement de la maladie de Parkinson, et peut débuter dès que le diagnostic est posé. Elle sera généralement poursuivie pendant toute la durée de la maladie. Des exercices d'assouplissement du rachis, des membres et des ceintures peuvent être proposés au patient pour lutter contre les déformations posturales ou articulaires induites par la rigidité ou l'akinésie. La rééducation de la marche permet quant à elle de travailler la régularité du pas, le maintien de la posture, et de prévenir le En cas de troubles respiratoires, le thérapeute peut également effectuer des séances de kinésithérapie respiratoire, afin de désencombrer les bronches et d'éviter la survenue ou la majoration d'infections pulmonaires. Enfin, le kinésithérapeute peut proposer des massages qui permettent de réduire les contractures musculaires, de limiter les pertes de mouvements et de retarder l'évolution de la maladie.
V. Orthophonie
L'orthophonie intervient au niveau de la rééducation des troubles de la voix et de la parole. En effet, la maladie de Parkinson atteint le langage en provoquant une dysarthrie, c'est-à-dire un trouble de l'articulation, et la voix devient monotone, faible et lente. Ces troubles ne sont pas d'origine cognitive mais musculaire, et peuvent atteindre l'ensemble des structures nécessaires à la parole (larynx, cordes vocales, etc.) ainsi que l'appareil respiratoire et la machoîre, rendant l'acte de parler fatiguant. Un bilan phoniatrique effectué par un médecin – deux aphasiologues sont présents dans le service de neurologie du CHU de Rennes – permettra d'évaluer les difficultés et les causes de ces difficultés, et de mettre en place, de façon conjointe avec l'orthophoniste, une stratégie rééducative basée sur l'aspect volontaire de l'acte de parole, la motricité bucco- faciale et les praxies labiales, ainsi que sur la posture, la respiration et la détente musculaire.
L'orthophonie permet également la prise en charge des troubles de la déglutition apparaissant en deuxième partie de maladie, lorsque des fluctuations des effets de la L-Dopa se manifestent, et causés par des troubles akinétiques au niveau des sphères orale ou pharyngée. Le diagnostic est effectué par un examen conjoint neurologique et ORL, et l'orthophoniste interviendra dans une démarche de conseil au niveau de l'environnement (mobiliers, positionnement, ustensiles, horaires, etc.) et de l'alimentation (consistance, présentation, quantité, durée des repas, etc.). Un travail spécifique pourra également être mis en place, afin de favoriser la relaxation et de permettre la prise de conscience des différents événements de la déglutition.
VI.Ergothérapie
Aucune rééducation en ergothérapie n'est proposée dans le service de neurologie du CHU de Rennes, mais j'ai pu rencontrer les ergothérapeutes du service de rééducation fonctionnelle adulte, qui m'ont éclairée sur L'ergothérapie permet l'aide au maintien de l'autonomie dans la vie quotidienne et domestique, et par conséquent le maintien à domicile. Les moyens utilisés sont multiples : jeux de société, lancers de ballons, activités manuelles telles que la peinture ou la vannerie, atelier cuisine, etc. Ils doivent être adaptés au patient, à qui le but recherché sera expliqué afin de lui permettre d'être acteur de sa prise en charge.
L'important est de favoriser le maintien ou le réancrage dans l'indépendance et l'autonomie.
VII.Neuropsychologie
J'ai pu rencontrer lors de mon stage l'une des neuropsychologues travaillant dans l'Unité de Recherche Universitaire « Comportement et Noyaux Gris Centraux » dirigée par le Pr Marc Verin. Elle réalise des bilans neuropsychologiques pré et post-opératoires, voire également pendant l'opération, afin d'évaluer l'influence de la stimulation cérébrale profonde sur les capacités cognitives des patients, telles que la mémoire et l'attention, ainsi que sur leur comportement.
Elle ne propose actuellement pas de prise en charge rééducative. Cependant, il est possible à un neuropsychologue d'intervenir, en lien avec les autres professionnels, dans la prise en charge d'un patient atteint de la maladie de Parkinson, en vue de traiter les dysfonctionnements cognitifs liés à la mémoire, au langage, etc. mais également les aspects affectifs, notamment, le vécu émotionnel de ces LA PLACE DE LA PSYCHOMOTRICITE DANS LA PRISE EN CHARGE
I. Le bilan psychomoteur
Effectué sur prescription médicale, le bilan psychomoteur est un examen approfondi des difficultés et capacités psychomotrices d'une personne. Son objectif est de recueillir des données cliniques permettant de poser un diagnostic, et de proposer des soins adaptés en psychomotricité. Il se compose de temps d'observation informelle et de phases d'actions dirigées au moyen de tests, mais le fil conducteur de cette séance d'évaluation est la rencontre entre le psychomotricien et le patient, qui devient alors Les évaluations pertinentes dans le cas d'une maladie de Parkinson concernent le tonus, l'équilibre et la posture, ainsi que la motricité fine et la graphomotricité. Il ne s'agit pas ici de juger, ni de quantifier des performances, mais de découvrir et définir l'histoire et les possibilités du patient. Ainsi, plus que les résultats objectifs aux tests effectués, ce sont les réactions devant la réussite ou l'échec, les stratégies de contournement et la capacité à s'adapter qui vont importer. Afin de ne pas placer le patient en situation d'échec, il importera d'éviter de procéder à un bilan lorsque la personne se trouve dans une période de fragilité psychologique – par exemple, lorsque le diagnostic de la maladie vient d'être posé – durant laquelle la situation d'évaluation peut être une source d'angoisse importante. Lors de l'examen lui-même, la confrontation du patient à ses propres limites peut entraîner une fuite active (refus exprimé, fuite réelle.) ou passive (repli sur soi.). Il est alors souhaitable que le psychomotricien puisse sécuriser le patient en dédramatisant les difficultés rencontrées.
Dans la situation de bilan, un échange réciproque se met en place. Le psychomotricien doit se rendre disponible, et développer une empathie visant à la meilleure compréhension possible du fonctionnement du patient, de ses craintes et de ses attentes. Le thérapeute tente alors de communiquer, de façon verbale ou non verbale, ce qu'il a compris de ce que le patient cherche à exprimer. Cela permet à chacun d'ajuster son comportement vis-à-vis de cette relation, afin d'aboutir à un projet thérapeutique adapté.
II. Ce que la psychomotricité peut proposer
Il s'agit de l'écoute de notre corps en relation avec le monde qui nous entoure, dans l'immobilité comme dans le mouvement, de la faculté de sentir l'état de tension de nos muscles, la position de nos membres, la vitesse et la direction de nos gestes, etc. Ces informations dites « proprioceptives » nous sont fournies par le système nerveux au moyen de capteurs situés dans l'ensemble du corps (peau, muscles, articulations.).
Afin de travailler la conscience corporelle, on pourra proposer au patient des exercices de stimulation proprioceptive, par exemple en massant les pieds du patient avec des balles de différentes matières (balles en mousse, en plastique, balles de tennis.) ou le faisant marcher sur des surfaces diverses (parquet, moquette, tapis de sol.) afin de stimuler les récepteurs tactiles. Il sera ensuite possible de travailler sur une prise de conscience des mouvements articulaires, grâce à des mobilisations passives puis actives des Elle présente de nombreux intérêts. Tout d'abord, elle permet, elle aussi, un travail sur la perception du corps. Ainsi, en prenant conscience de ses tensions et de ses sensations, le patient peut réaliser qu'il a adopté une posture anormale, fatigante ou douloureuse, et la corriger. De plus, la détente qu'elle occasionne permet une atténuation de la contraction musculaire et de l'amplitude des tremblements. Enfin, elle offre un moyen de lutte contre l'anxiété et le stress provoqués par la maladie.
Les méthodes pourront être aussi bien dynamiques, telles que le yoga ou la sophrologie, afin de permettre au patient de sentir son corps en mouvement, mais des techniques comme le training autogène de Schultz ou la méthode de Jacobson peuvent être également envisagées.
Les séances auront une durée de 30 à 45 minutes, en fonction des besoins et des capacités du malade, dans une pièce à la lumière tamisée, à la température agréable, une musique douce si le souhait est évoqué.
L'important est que le patient se sente en confiance.
La méthode de Jacobson est basée sur la contraction/relaxation musculaire et la respiration, afin de provoquer une relaxation plus globale à partir de la détente musculaire. Le training autogène est une méthode dérivée de l'hypnose et consiste à se concentrer sur une sensation de lourdeur ou de chaleur d'un membre ou partie de membre. Un travail préalable ou parallèle sur le contrôle de la respiration, ainsi que des exercices de visualisation seront également bénéfiques.
L'objectif de ce travail est de permettre l'autonomie dans les déplacements quotidiens.
Ils servent de base aux exercices concernant l'équilibre dynamique. On pourra dans un premier temps travailler sur les transferts du poids du corps sur les appuis, d'avant en arrière et de gauche à droite, puis proposer au patient des jeux de ballon, qui permettent de travailler l'adaptation de la posture dans les lancers/rattrapers à la main, et l'équilibre unipodal lorsqu'il s'agit de le pousser avec le pied. On pourra varier les supports – lino, carrelage, tapis de sol, moquette. – afin de permettre l'expérimentation de diverses Les exercices concernant l'équilibre dynamique permettent de travailler l'organisation de la marche. On pourra proposer au patient différentes situations, comme par exemple celle de passer par dessus un obstacle, ce qui permet de travailler le déroulement de la jambe. La marche latérale permet quant à elle de bien ressentir le passage d'un appui à l'autre, et la démarche caricaturale de se représenter la décomposition du mouvement. Les différents exercices proposés peuvent être inclus dans un parcours, qui permettra de travailler plus spécifiquement un domaine.
Il s'agit ici de réapprendre les stratégies pour se lever d'une chaise, ainsi que pour s'y asseoir. Un accompagnement verbal sera parfois nécessaire dans un premier temps, le but étant de prendre conscience de l'enchaînement des actions à effectuer.
L'évaluation des troubles de l'écriture demande une appréhension globale de la personne. Il est donc important d'observer la personne quand elle écrit : sa position, sa prise de stylo, ses tensions, ses hésitations et ses changements de rythme. L'écriture elle-même ne nécessitera pas un examen détaillé, mais une simple comparaison avec des échantillons antérieurs au début de la maladie. Il semble également intéressant de comparer l'écriture spontanée, automatique et en copie, ainsi que sur feuille et au tableau. On étudiera la taille et l'espacement des caractères, ainsi que le degré de lisibilité.
La rééducation est encore une fois basé sur le renforcement du volontaire afin de pallier à l'altération des automatisme. Dans un premier temps, il s'agira de faire prendre conscience au patient des mouvements de l'épaule, du bras, du poignet et de la main lors du geste d'écriture, grâce à l'exécution de tracés amples, et suivant une progression pictographique. Des exercices sur la tenue posturale et la détente seront également proposés. Il sera ensuite possible de travailler sur la réappropriation de caractères graphiques et de leurs organisations dans la page. On demandera au patient de se représenter le mot avant de l'écrire afin de faciliter le tracé de la première lettre, entrainant les suivantes. Le maintien de l'autonomie de l'écriture sera ensuite permis par un « entretien » régulier de la part du patient, même après la fin de la prise en charge.
Le but de toute prise en charge n'est pas de mettre la personne en échec, ce qui pourrait avoir des effets négatifs et provoquer le rejet de la thérapie. Il est important de mettre l'accent sur les capacités et les réussites du patient, de lui permettre de maintenir ou de retrouver une bonne image de lui-même, et de l'accompagner dans la recherche d'un « mieux-être » et d'une plus grande autonomie dans sa vie quotidienne.
III.Etude de cas cliniques
CONCLUSION
Ainsi que l'amorce récente de son développement en unités de soins palliatifs le montre, la psychomotricité peut, grâce à une approche et des moyens d'actions spécifiques, participer à améliorer de façon significative la qualité de vie d'un patient atteint d'une maladie incurable – qu'elle soit ou non au long cours – ainsi que son vécu d'un corps atteint par la pathologie.
Dans le cas de la maladie de Parkinson, le psychomotricien peut, comme je l'ai présenté dans ce dossier, apporter des thérapies particulières à son domaine, telles que la relaxation ou la rééducation graphomotrice, mais il est peut également exercer en collaboration avec les autres professionnels. On imaginera par exemple la mise en place d'un travail en binôme pour la rééducation de la marche, où psychomotricien et kinésithérapeute partageraient leurs visions d'un même trouble, afin de proposer au malade la meilleure prise en charge possible.
Cependant, il est important de prendre garde à ne pas surcharger le patient, déjà soumis à de nombreux examens et suivis médicaux, en plus de la fatigue et de la souffrance induites par sa maladie. La prise en charge paramédicale doit donc être adaptée en fonction des besoins du patient, et plus particuliérement en fonction de ses souhaits exprimés. En effet, si la maladie touche chaque personne différement, la perception subjective de la douleur, autant physique que mentale, varie également beaucoup d'une personne à une autre, et il est important de traiter en priorité ce qui atteint le plus le patient dans son Il s'agira donc de favoriser le développement d'une pluridisciplinarité, d'un travail en commun de tous les intervenants – médecins, personnels infirimers, auxiliaires médicaux, etc., mais également le patient lui-même et son entourage – ce qui nécessite de l'écoute et de l'ouverture d'esprit de la part de chacun, afin de garantir la possibilité d'une communication efficace.
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Source: http://www.nacara.net/reas/rapports/sara_theorico_clinique.pdf

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