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SYNAGOGUE DE NAZARETH 15, rue Notre Dame de Nazareth 75003 – PARIS Tél. : 01.42.78.00.30 / Fax : 01.42.78.05.18 e.mail : [email protected] Site internet : www.synagogue-nazareth.fr Le Rabbin Haïm TORJMAN
Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle soit levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements et la portèrent sur leurs épaules (Exode 12, 34). A la lueur de ce verset une question se pose à nous. N’avaient-ils pas assez d’ânes pour transporter cette pâte sur leurs épaules ? A cette question, le célèbre commentateur au nom de la Mekhilta répond à cette interrogation : ils avaient certes de nombreux animaux mais par attachement pour la mitsva, ils tenaient à les porter eux-mêmes. En effet, les restes d’une mitsva ont une importance capitale. Le Talmud enseigne que les restes d’une mitsva nous protègent de tout désastre (Souka 38,a). D’autres exemples nous sont rapportés dans le Talmud qui souligne l’importance de ces « restes de la mitsva ». Il existe, d’ailleurs, une cause à effet. Le Talmud, dans Menahot, déclare qu’Israël est choyé par D., en cela qu’il leur a octroyé des mitsvot : les tefilin à leur tête et à leur bras, les tsitsiot à leur vêtement et la mezouza à leur porte. Aussi, si nous marquons notre attachement aux mitsvot ainsi qu’aux restes des mitsvot alors le Créateur nous accordera une protection en tous lieux et toutes circonstances. D’ailleurs, nos sages, pour ne citer que cet exemple, nous recommandent de garder la feuille de la Arava de saule qui a servi pendant la fête de Soukot. Elle nous protège dans tous nos déplacements. Afin d’illustrer notre propos, nous souhaitons rapporter l’histoire de cet homme d’affaires qui, dans le cadre de ses activités professionnelles, est appelé à voyager aux quatre coins des Etats-Unis. Le 11 septembre 2001, il s’apprête à embarquer dans le vol AA175 qui doit le mener à Los Angeles où la signature d’un gros contrat l’attend. Notre homme attend assis, toujours sa pochette de tefilin posée sur ses genoux, mais voilà que le téléphone sonne, sa femme l’a appelé, il pose ses tefilin sur le siège le temps de répondre à la communication. Après sa conversation, il s’approche de l’appareil, s’installe dans celui-ci, il attache sa ceinture, prêt à décoller. Soudain, il s’aperçoit que ses tefilin ne sont plus avec lui. Il supplie alors le personnel de bord de le laisser descendre, le temps de les reprendre. Les membres de l’équipage lui expliquent qu’il est impossible de retarder le décollage. Sur son insistance, on fait appel au pilote, celui-ci de lui répondre « désolé, Monsieur, ce n’est pas moi qui décide des horaires ; avec tout le respect que je dois à vos objets de culte, notre compagnie ne peut déroger à son règlement ; nous sommes soumis aux emplois du temps des aéroports et nous ne pouvons nous permettre de prendre du retard ». Après d’âpres discussions, le commandant lui dit : sortez de mon avion et ne vous avisez pas de remonter à bord ! Il sort de l’avion, prend ses tefilin et court en direction de l’appareil, mais, trop tard, ce dernier était déjà sur la piste d’envol. Quelques heures plus tard il apprend que ce vol a été détourné pour percuter la tour sud du World Trade Center. Mais ces tefilin n’ont pas seulement sauvé la vie de ce biznessman mais également celui de milliers de personnes qui, lorsque la première tour avait été atteinte par le premier avion ont pu se sauver. Ces 18 minutes de retard de cet avion étaient la voix de la Providence et ce mérite du souci de ces tefilin. Force est de constater que l’attachement aux mitsvot crée un ange protecteur pour celui qui réalise la mitsva mais également pour l’humanité. Gardons les mitsvot mais gardons aussi « les restes des mitsvot ». Cela nous sauvera de toute calamité, de tout désastre.

Source: http://synagoguenazareth.free.fr/SIDRA%20BO_site.pdf