Pb01671fr_itinerants_vol12001h0.pdf

Chapitre 5
Utilisation des services de santé physique
Micheline Ostoj
Louise Fournier
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre Introduction
jeunes âgés de moins de 30 ans par rapport aux autres groupes d’âge sont proportionnellement plus Nous avons observé précédemment que la clientèle des ressources pour personnes itinérantes a plus de Comparativement à la population en général, on problèmes de santé physique que la population en constate qu’en proportion, les clients des ressources général. Compte tenu de ces résultats, on peut, d’une consultent plus les professionnels de la santé et des part, se demander si ces personnes utilisent beaucoup services sociaux. Selon l’Enquête sociale et de santé les services de santé et, d’autre part, comment font- 1998, 22 % de la population des régions de Montréal- elles pour obtenir les soins dont elles ont besoin? Pour Centre et de Québec a consulté au moins un répondre à ces questions, cette section donnera un professionnel, ce qui est environ deux fois moins que aperçu des services de santé que cette clientèle a ce que l’on retrouve parmi la clientèle des ressources reçus dans la dernière année, de la fréquence des pour personnes itinérantes. L’analyse selon les sous- consultations professionnelles et des difficultés qu’elle groupes montre aussi que ce sont les femmes dans la a encourues pour recevoir des soins appropriés.
population en général qui ont le plus consulté (26 % contre 17 % des hommes). Par contre, selon les Dans ce chapitre, le taux de non-réponse partielle se catégories d’âge, ce sont les plus âgés dans la situe entre 5,9 % et 6,2 %. Les analyses effectuées population en général (27 % des 45 ans et plus par pour comparer les répondants aux non-répondants rapport à 19 % des 30 à 44 ans et 15 % des moins de laissent croire que l’impact de cette non-réponse 30 ans) qui ont eu recours aux professionnels dans partielle sur les résultats présentés est négligeable.
Il est à noter que pour comparer nos résultats à ceux Parmi les différents types de professionnels, ce sont de l’Enquête sociale et de santé 1998 (Daveluy, et principalement les médecins généralistes, les autres, 2000), nous avons uniquement retenu les médecins spécialistes, les infirmières, les travailleurs résultats de la population des régions de Montréal- sociaux et les pharmaciens qui ont été vus pour un problème de santé physique. Lorsque ces résultats sont comparés à ceux de l’Enquête sociale et de santé 5.1 Recours aux services
1998, il ressort que l’ensemble de la population consulte beaucoup moins ces différents types de Consultation de professionnels de la santé
et des services sociaux

Au cours d’une période de deux semaines, environ La dernière consultation pour des problèmes de santé 44 % de la clientèle des ressources pour personnes physique au cours d’une période de deux semaines a itinérantes a consulté un professionnel au sujet de sa eu lieu principalement dans un hôpital, ou dans une santé. Les femmes par rapport aux hommes et les clinique privée ou un CLSC, ou dans un autre type Tableau 5.2
Lieu de consultation des professionnels de la
significative entre les sous-groupes se situe à la santé au cours d’une période de deux semaines
catégorie « autre établissement » qui semble être une ressource plus importante pour la population à l’étude de Québec que pour celle de Montréal-Centre. Plus spécifiquement, il est intéressant de constater que ceux de la région de Québec utilisent beaucoup les services offerts dans les organismes communautaires et les pharmacies (données non présentées).
Type de professionnels consultés au cours d’une
Les autres établissements sont, par exemple, des période de deux semaines
communautaires, des centres de désintoxication, le domicile du répondant et des prisons.
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréteravec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
: Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal- En effet, bien que la très grande majorité des clients de ces ressources aient une carte d’assurance- maladie, il n’en reste pas moins que près de 16 % Population des régions de Montréal-Centre et de d’entre eux n’ont pas la carte leur donnant accès à des soins médicaux (tableau 5.3). De plus, il n’est pas Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréteravec prudence.
étonnant de voir que ce sont les personnes sans Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise domicile fixe parmi l’ensemble de la clientèle qui ont la fournie à titre indicatif seulement.
plus grande proportion de personnes n’ayant pas cette : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour carte, soit à peu près 24 %, comparativement à près personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. de 13 % parmi les ex-SDF et autour de 10 % parmi celles qui n’ont jamais été SDF. Ce sont aussi les plus Carte d’assurance-maladie
jeunes qui ne l’ont pas, soit environ 28 % des moins de 30 ans contre près de 17 % des 30 à 44 ans et près Au Québec, la carte d’assurance-maladie permet de 8 % pour les 45 ans et plus (tableau C.5.2). Les d’avoir un accès gratuit à certains services de santé.
raisons les plus souvent invoquées pour ne plus avoir Cette carte est renouvelée de façon régulière et nécessite donc une adresse pour y être admissible ou la carte sont la perte, le bris, le vol (54 % pour ces trois encore faut-il faire des démarches pour l’obtenir motifs), ou l’expiration de la carte (29 %) (données non lorsque celle-ci a été perdue, volée ou brisée. De par leur mode de vie plutôt instable, on pourrait s’attendre à ce qu’un grand nombre de personnes sans domicile fixe n’aient plus cette carte en leur possession.
général : près du tiers (31 %) des clients hospitalisés Possession d’une carte d’assurance-maladie selon
le statut domiciliaire

l’ont été durant plus d’une semaine au cours de la Québécois de l’Enquête sociale et de santé 1998 Chez la population à l’étude, les raisons principales d’hospitalisation sont reliées à des problèmes chroniques de santé, des problèmes aigus de santé et Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréteravec prudence.
des problèmes d’alcool ou de drogues (tableau 5.4).
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécisefournie à titre indicatif seulement.
: Institut de la statistique du Québec, Enquête Principal problème à l’origine de l’hospitalisation
auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal- Hospitalisation
Près d’une personne sur cinq (19 %) a été hospitalisée au cours d’une période de douze mois (données non Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréteravec prudence.
présentées). Une hospitalisation est définie ici comme Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise un séjour minimal d’une nuit à l’hôpital en dehors des fournie à titre indicatif seulement.
services de l’urgence. Les femmes ont été : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour hospitalisées en plus grande proportion que les personnes itinérantes des régions de Montréal- hommes (tableau C.5.3), de même que les plus jeunes et les plus âgés parmi les personnes des trois groupes d’âge. Toujours au cours de cette période, environ À leur sortie de l’hôpital, environ 54 % des personnes 54 % des personnes ont été hospitalisées une fois, et sont retournées vivre dans leur logement, près de 31 % sont allées dans des centres d’hébergement ou présentées). La population à l’étude est beaucoup plus ont dormi dehors, et à peu près 14 % ont bénéficié de sujette à avoir été hospitalisée que la population en l’hébergement chez un membre de la famille ou chez général. En effet, selon les données de l’Enquête un ami (données non présentées). Il y a donc une très sociale et de santé 1998 seulement 7 grande proportion (45 %) de personnes hospitalisées population des régions de Montréal-Centre et de qui n'avaient pas de domicile fixe au moment de leur Québec l’ont été au cours d’une période de 12 mois sortie. Aucune différence significative n’est observée (données non présentées). Par ailleurs, tout comme entre les différents sous-groupes de comparaison.
les clients des ressources pour personnes itinérantes, Admission à l’urgence
ce sont les femmes qui l’ont été en plus grande proportion (9 % contre 5 % pour les hommes). En Au cours d’une période de 12 mois, la majorité des outre, dans l’ensemble de la population, un peu moins personnes hospitalisées ont également été admises à du quart (24 %) des personnes ont été hospitalisées l’urgence (tableau 5.5). Parmi celles-ci, environ 56 % y plus d’une fois comparativement à presque la moitié ont été admises plus d’une fois. Après examen de leur de la population étudiée (données non présentées).
Les questions concernant les admissions à l’urgence ont Dans le même ordre d’idées, il semble qu’il y ait une été posées uniquement aux personnes qui ont étéhospitalisées, ce qui ne permet pas de présenter les tendance à ce que la population à l’étude soit données se rapportant à l’utilisation de ce service pour hospitalisée plus longuement que la population en l’ensemble de la population à l’étude.
état de santé, plus de la moitié des personnes ont été 5.2 Besoin de services
hospitalisées (54 %) et les autres ont eu leur congé de l’hôpital (43 %). On constate aussi que les femmes Malgré qu’une forte proportion des personnes aient sont beaucoup plus souvent hospitalisées après leur reçu des soins, près du quart (24 %) déclarent avoir eu, au cours d’une période de six mois, des problèmes de santé pour lesquels ils n’ont pas reçu les soins médicaux dont ils auraient eu besoin. C’est principalement parmi celles de Montréal-Centre que de tels besoins ne sont pas comblés (28 % contre 16 % à Utilisation de l’urgence au cours d’une période de
Québec) et parmi les sans domicile fixe actuels mois chez les personnes ayant été
hospitalisées
Les principales raisons invoquées pour ne pas avoir reçu les services requis ont trait à des problèmes liés à l’organisation des services de santé (54 %) ou à des problèmes reliés à la personne elle-même (43 %) (données non présentées). Les raisons fournies pour expliquer les problèmes avec l’organisation des services sont, par exemple, le manque d’argent pour consulter ou payer les médicaments, le mauvais accueil des professionnels, le temps d’attente trop long et le fait de ne pas avoir la carte d’assurance-maladie ou d'autres preuves d’identité. Les exemples concernant les problèmes reliés à la personne elle- même sont que celle-ci n’a tout simplement pas envie Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter de consulter, le problème s’est réglé de lui-même, ou elle considère que son problème n’est pas : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour suffisamment important. Aucune différence personnes itinérantes des régions de Montréal- significative n’est observée entre les sous-groupes pour les types de raisons invoqués.
Tableau 5.6
Besoin de services non comblé pour des problèmes de santé physique selon la région et le statut
domiciliaire

Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Discussion
aussi plus difficile de se faire prévenir pour subir des examens supplémentaires. Dans une telle situation, la Comparativement à la population en général, les responsabilité de s’assurer d’avoir un suivi médical clients des ressources pour personnes itinérantes sont incombe entièrement à la personne.
de grands utilisateurs des services de santé, particulièrement les femmes, les jeunes de moins de De surcroît, malgré l’accessibilité gratuite aux services 30 ans et les clients âgés de 45 ans et plus. Lorsqu’ils de santé et malgré un nombre élevé de personnes qui consultent un professionnel, ils sont nombreux à se ont consulté un professionnel de la santé au cours de rendre à l’hôpital. De plus, sur une période de 12 mois, la période de douze mois, près du quart des clients ils sont nombreux à avoir été hospitalisés, et ils le sont doivent faire face à des barrières d’accès à ces plus souvent et plus longtemps que la population en services. On remarque que c’est dans la région de Montréal-Centre et parmi les sans domicile fixe actuels qu’il y a le plus de besoins non comblés en regard des Ces résultats concordent avec ce qui est observé dans soins de santé, les principales raisons étant des d’autres études. Par exemple, selon une revue de problèmes reliés à l’organisation des services et à la littérature effectuée par Raynault (1976), les itinérants ont tendance à se présenter davantage aux services d’urgence des hôpitaux plutôt qu’en bureau privé.
Bref, les résultats sur l’utilisation des services C’est ce qui fait dire à Keighly et Williams (1975) que suggèrent que l’organisation actuelle du système de les itinérants utilisent mal les services de santé. Il soins pourrait être améliorée par rapport à cette importe toutefois de ne pas perdre de vue que cette population. Du point de vue de la prévention, on aurait population a beaucoup de problèmes de santé et que intérêt à intervenir plus rapidement, par exemple en son mode de vie est difficilement conciliable avec rendant plus accessible la consultation de première l’organisation des services de soins de santé telle ligne de même que le suivi de post-hospitalisation.
qu’on la connaît actuellement. Selon Swanborough et D’une part, cela permettrait d’éviter que les problèmes Parkes (1994), les itinérants attendent d’avoir très mal ne s’aggravent et que la seule solution ne devienne avant de consulter un médecin, et lorsque cela se l’hospitalisation. D’autre part, un suivi de post- produit, il est trop tard pour prendre un rendez-vous et, hospitalisation pourrait prévenir les rechutes et la de ce fait, ils se rendent directement aux urgences des réhospitalisation. Ainsi, les coûts associés à des consultations en milieu hospitalier ou encore à l’hospitalisation comme telle pourraient être réduits.
La peur du rejet, un système de services de santé mal Améliorer l’accessibilité aux services dans le cas adapté à leur mode de vie, la difficulté à prendre particulier de cette population pourrait signifier de rendez-vous ou à se faire confirmer un rendez-vous fournir des services de santé directement dans les (Lechky, 1993; Gibb, et Lucas, 1993; et Carter, et endroits qu’elle fréquente (centres d’hébergement, autres, 1994) sont aussi des éléments qui n’incitent soupes populaires, centres de jour). Cette approche pas les itinérants à consulter plus souvent les est connue dans la littérature américaine sous le terme professionnels des cliniques privées et des CLSC. En effet, nous avons constaté que près de la moitié des pratiquée dans certains centres au Québec. Elle personnes hospitalisées au cours d’une période de permet également de tenir compte des particularités douze mois n’avaient pas de domicile fixe au moment de cette population et d’offrir des services mieux de leur sortie de l’hôpital. Cette constatation soulève adaptés. Un plus grand développement de ce type de des inquiétudes quant aux soins post-hospitaliers programmes pourrait être encouragé.
qu’une personne peut nécessiter. Sans adresse et sans téléphone il est difficile de confirmer un rendez- vous pour un suivi, un examen ou un traitement; il est Bibliographie
(1994). « Health Needs of Homeless Clients AccessingNursing Care at a Free Clinic », Journal of CommunityHealth Nursing, 11(3), p. 139-147.
DAVELUY, C., L. PICA, N. AUDET,R. COURTEMANCHE, F. LAPOINTE, et autres (2000).
Enquête sociale et de santé 1998 , 2e édition, Québec,Institut de la statistique du Québec, 642 p.
GIBB, E., et B. LUCAS (1993). « Portakabin care »,Nursing Standard, 19(7), p. 18-19.
KEIGHLY, R. A. S., et H. M. WILLIAMS (1975). « Costto NHS of Social Outcasts with Organic Disease »,British Medical Journal, 2 (5967), p. 389.
leadership role in providing care for inner-cityresidents », Canadian Medical Association Journal,148 (10), p. 1780-1784.
RAYNAULT, M.-F. (1996). « Santé physique » dansL. FOURNIER et C. MERCIER, (Eds). Sans domicilefixe : au-delà du stéréotype, Montréal, Édition duMéridien, p. 89-117.
Nursing Care for People Who are Homeless Australian Nursing Journal, 1(7), p. 34, 46.
Tableaux complémentaires
Tableau C.5.1
Consultation des professionnels de la santé au cours d’une période de deux semaines
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.5.2
Possession d’une carte d’assurance-maladie
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.5.3
Hospitalisation au cours d’une période de 12 mois
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.5.4
Utilisation des services d’urgence d’un hôpital au cours d’une période de 12 mois
Fin de la visite à l’urgence (n = 98)1 Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Chapitre 6
Santé mentale
Louise Fournier
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre Jean-Pierre Bonin
Hugues Poirier
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre Micheline Ostoj
Introduction
fois. Dans la section sur les troubles liés à l’usage de substances, on retrouve également les résultats Ce chapitre porte principalement sur la prévalence des portant sur la consommation d’alcool et de drogues.
troubles mentaux chez la population journalière type Ce chapitre se termine avec la présentation des fréquentant les ressources pour personnes itinérantes.
résultats sur les idées et les tentatives de suicide.
Les troubles mentaux ont été évalués selon les critères DSM-IV (American Psychiatric Association, Les troubles mentaux ont été mesurés à l’aide de deux 1996). Ce système de classification prévoit une instruments permettant de passer en revue les évaluation multiaxiale, chaque axe représentant un symptômes et les critères correspondant aux différents domaine particulier susceptible d’aider le clinicien dans troubles selon le DSM-IV. Ces symptômes et critères son choix thérapeutique et dans son pronostic. Cette sont évalués sur la base des questions posées au évaluation comprend cinq axes. Le premier porte sur répondant. Le Diagnostic Interview Schedule (DIS) les troubles cliniques et les autres situations qui (Robins, et autres, 1982) a été utilisé pour évaluer les peuvent faire l’objet d’un examen clinique. Le second troubles schizophréniques (schizophrénie, troubles porte sur les troubles de la personnalité et le retard schizo-affectif et schizophréniforme), certains troubles mental. Le troisième concerne les affections médicales affectifs (dépression majeure, troubles bipolaires et générales alors que le quatrième tient compte des dysthymie), le jeu pathologique et le trouble de problèmes psychosociaux et environnementaux. Enfin, personnalité antisociale. Le Composite International le cinquième vise à faire une évaluation globale du Diagnostic Interview Simplified (CIDIS) a permis fonctionnement. Dans le cadre de ce chapitre, d’évaluer les troubles liés à la consommation de l’évaluation porte uniquement sur certains troubles des substances (Kovess et Fournier, 1990). Les études deux premiers axes. Nous verrons d’abord les troubles antérieures (Susser et autres, 1989) ayant montré qu’il de l’axe 1 qui ont été subdivisés selon qu’ils sont ou est parfois difficile de bien mesurer ces troubles dans non liés à l’usage de substances, puis les troubles de les populations itinérantes, une procédure de révision l’axe 2 comprenant principalement les troubles de clinique a été intégrée à la démarche. Cette procédure personnalité et, enfin, la comorbidité, c’est-à-dire la comprend deux éléments : 1) l’observation de signes présence simultanée de plus d’un type de troubles à la cliniques particuliers par l’intervieweur; 2) la révision pas été mesurés pour l’ensemble des personnes. Par des dossiers pouvant présenter des problèmes de contre, ils sont inclus lorsque les résultats sont validité1 par un psychiatre clinicien expérimenté avec présentés selon les grandes classes diagnostiques ce type de population ou par deux des chercheurs qui (« Ensemble des troubles de l’axe 1 non liés à l’usage prenaient une décision consensuelle. Au total, d’une substance », « Schizophrénie et autres troubles 170 dossiers ont été révisés par le psychiatre et psychotiques », « Troubles affectifs », « Ensemble des 42 autres l’ont été par les deux chercheurs. Ces troubles de l’axe 2 », « Troubles de personnalité »).
212 dossiers révisés par rapport aux 545 autres appartiennent relativement plus à des femmes qu’à Tout au long du chapitre, sauf exceptions, deux périodes de référence sont considérées : le cours de la des hommes et plus à des personnes de Québec que vie et la période de 12 mois ayant précédé l’entrevue.
d e Montréal-Centre. Cette procédure a permis, en Cette distinction est importante dans la mesure où les plusieurs occasions, de poser un diagnostic alors que résultats selon l’une ou l’autre période ont un intérêt le programme informatique ne pouvait le faire (trop de spécifique pour la planification des services. Les données manquantes) ou de modifier le résultat résultats portant sur la période de 12 mois seront plus diagnostique. À titre d’exemple, l’impact de cette utiles lorsqu’il s’agira de planifier des soins pour les personnes qui présentent une pathologie ou un révision sur les résultats pour la schizophrénie (trouble problème actuel ou récent. Par exemple, on pourrait pour lequel cette révision a un impact important) est vouloir connaître le nombre de personnes atteintes de présenté au tableau C.6.1. Lors de cette révision, dépression majeure présentes quotidiennement dans certains diagnostics non couverts par les deux l’ensemble des ressources de manière à planifier le instruments ont été posés à l’occasion. Il s’agissait nombre d’intervenants qui seraient nécessaires pour alors d’autres troubles psychotiques ou affectifs ou répondre à leurs besoins. Les résultats portant sur le cours de la vie fournissent d’autres types personnalité limite et le retard mental. Les résultats d’informations. Par exemple, la personne dont le trouble mental est maintenant résolu peut représenter portant spécifiquement sur ces autres types de une personne fragile pour qui des services sont encore troubles ne sont pas présentés car ces derniers n’ont nécessaires pour la maintenir en équilibre. Dans ce cas particulier, il faudra soustraire la prévalence de la Les dossiers pouvant présenter un problème de validitéétaient d’abord signalés par la coordonnatrice. Ses période de 12 mois de celle sur le cours de la vie pour données manquantes dans les sections diagnostiques; connaître la prévalence d’un trouble maintenant incohérence dans les réponses fournies par le résolu. Par ailleurs, les résultats portant sur le cours de répondant; 3) observations de l’intervieweur montrantdes informations supplémentaires à celles provenant la vie comportent un intérêt pour les interventions de des réponses aux questions fermées. Ce sont ces prévention. Par exemple, la prévalence élevée d’un dossiers qui ont été revus par le psychiatre. Letraitement informatique de certains autres dossiers a trouble particulier chez ceux qui sont ou ont déjà été également permis de faire ressortir un résultat SDF en comparaison à ceux qui ne l’ont jamais été diagnostique manquant. Les raisons permettant decomprendre ce résultat ont alors été analysées par les pourrait fournir une indication selon laquelle ce type de deux chercheurs. Il arrivait souvent qu’une seule trouble pourrait être en cause dans le fait de se question non répondue empêchait le programme deconclure sur la présence ou l’absence d’un diagnostic.
retrouver SDF. L’exemple est ici simpliste mais cette Parfois l’information apparaissait ailleurs dans le dossier indication jumelée à d’autres informations pourraient et les deux chercheurs pouvaient conclure facilement. Àd’autres moments, l’information demeurait manquante et permettre de planifier des interventions pour prévenir la décision devait être prise sur des bases cliniques en que certaines personnes à risque ne deviennent sans pesant à chaque fois dans quel sens l’erreur était lamoins grande. Enfin, les chercheurs arrivaient parfois à domicile fixe. Enfin, l’écart entre une prévalence sur le la décision qu’il était impossible de conclure sur la cours de la vie et une prévalence sur une période de présence ou l’absence d’un diagnostic et le résultatdemeurait manquant.
12 mois pour un trouble donné peut également indiquer un certain niveau de chronicité. Par exemple, Environ trois personnes sur cinq rencontrent les l’écart entre les deux types de prévalence pour la critères de tels troubles sur le cours de la vie et deux schizophrénie est très faible comme on le verra plus sur cinq au cours d’une période de 12 mois. Il est à loin; dans ce cas, cela indique que ce trouble est signaler que bien qu’élevée, cette prévalence ne peut relativement chronique. Il n’est pas possible ici de être considérée que comme étant minimale puisque fournir toutes les interprétations possibles car elles plusieurs troubles (par exemple, les troubles anxieux) vont souvent varier en fonction du trouble étudié. Le de cette classe diagnostique n’ont pas été mesurés planificateur ou l’intervenant devra donc user de comme tels. Parmi les troubles évalués, les troubles jugement lorsqu’il utilisera les résultats selon l’une ou affectifs sont ceux les plus fréquents, plus particulièrement la dépression majeure. La prévalence de la schizophrénie et des autres troubles Il est à noter que les taux de non-réponse partielle psychotiques atteint des proportions qui sont pour la plupart des variables diagnostiques sont très également très élevées pour ce type de troubles.
faibles. Cela est dû à la révision clinique qui a été faite Comparativement à la population américaine en et si ce n’avait été de cette révision, ces taux auraient général3, les prévalences observées sont nettement certes été plus élevés. Signalons également que supérieures4 et les différences entre la population à l’entrevue a souvent pris fin dans la section du l’étude et une population en général (plus d’hommes et questionnaire portant sur les troubles mentaux (après plus de jeunes dans la population à l’étude) peuvent le premier tiers de l’entrevue). Il s’agissait parfois d’une difficilement expliquer à elles seules les écarts décision du répondant ou plus souvent de l’intervieweur. Comme il a été mentionné au chapitre 1, la non-réponse partielle est plus souvent attribuable aux personnes souffrant de troubles Le jeu pathologique est un trouble qui a été mesuré à psychotiques. Grâce à la révision clinique qui a été cause de constats faits par les intervenants au sujet de faite, le diagnostic psychiatrique a pu être posé mais cette population. Les résultats montrent que la les réponses aux autres questions demeurent prévalence de ce type de trouble y est effectivement manquantes. Les variables comportant un taux de beaucoup plus élevée que dans la population en non-réponse partielle dépassant 5 % sont : le trouble général : elle est de 9,2 % sur le cours de la vie chez de jeu pathologique (6 %), la consommation d’alcool la clientèle des ressources alors qu’elle est de 0,9 % dans la population en général de Montréal-Centre pour consommation des différents types de drogues (6 %).
la même période de référence (Chevalier et Allard, en Des analyses plus précises montrent que cela ne semble pas avoir d’impact significatif sur les résultats 6.1 Troubles de l’axe 1 non liés à
l’usage d’une substance
La population en général qui sert de référence est lapopulation américaine parce qu’il n’y a actuellement La prévalence des troubles de l’axe 1 non liés à aucune donnée réellement comparable pour le Québec(Robins, et autres, 1991).
l’usage d’une substance est très élevée chez la Dans la population en général, les prévalences sur le population fréquentant les centres pour personnes cours de la vie sont à titre d’exemple : 6,4 % pourl’épisode de dépression majeure, 1,5 itinérantes lors d’une journée type2 (tableau schizophrénie et le trouble schizophréniforme et 0,8 %pour l’épisode maniaque. Ces mêmes prévalences pour la période de 12 mois sont respectivement : 3,7 %, 1 % Rappelons que le portrait fourni dans ce document est celui de la population journalière, donc davantage celuides personnes qui font une utilisation importante desressources pour personnes itinérantes. En effet, au seind’une population journalière, une personne estreprésentée autant de fois que de jours où elle a étéprésente dans un des centres enquêtés.
Tableau 6.1
Prévalence des troubles de l’axe 1 non liés à l’usage d’une substance
Schizophrénie et autres troubles psychotiques (n = 750) Ensemble des troubles mesurés (n = 752)
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Entre les deux régions, aucune différence significative de référence considérée est la période de 12 mois, la n’a été observée par rapport aux prévalences des différence observée va dans le même sens mais différents troubles de l’axe 1 non liés à l’usage d’une n’atteint pas le seuil de signification. Il est à noter que substance (données non présentées). Le statut les femmes souffrent davantage que les hommes de domiciliaire, pour sa part, est peu relié aux troubles affectifs en général, et plus spécifiquement de prévalences pour le cours de la vie. La seule dépression majeure5, mais que ces derniers sont différence significative observée concerne le jeu davantage affectés que les femmes par des troubles pathologique : quelque 14 % des SDF actuels ont été schizophréniques ou d’autres troubles psychotiques6.
affectés par ce type de problème au cours de leur vie Ces écarts sont statistiquement significatifs7 sur le comparativement à 7,5 % chez les ex-SDF et à 4,8 % cours de la vie de même que pour la période de chez les personnes n’ayant jamais été SDF (données non présentées). Par ailleurs, le statut domiciliaire est davantage relié aux prévalences pour la période de En ce qui concerne les différences selon l’âge, on 12 mois (tableau 6.2). De manière générale, les SDF observe une tendance selon laquelle les personnes actuels et les ex-SDF ont une prévalence plus élevée âgées de 30 à 44 ans présentent relativement moins de troubles affectifs que les personnes des deux substance que les personnes qui n’ont jamais été autres groupes d’âge. Seule la prévalence du jeu SDF. Plus spécifiquement, il apparaît que les troubles pathologique sur le cours de la vie distingue affectifs, et plus particulièrement la dépression significativement les personnes des différents groupes majeure, sont davantage l’apanage des SDF actuels d’âge; elle semble augmenter en fonction de l’âge.
que des personnes qui n’ont jamais été SDF; les ex- SDF quant à eux se situent quelque part entre les Dans la population américaine en général, on observe lemême type de relation entre le sexe et l’épisodedépressif majeur (Robins, et autres, 1991).
Dans la population en général, aucune relation n’est Les différences selon le sexe sont plus importantes observée entre le sexe et les troubles schizophréniques (tableau C.6.2). De manière générale, sur le cours de mais on comprendra également que ces troubles y sonttrès peu fréquents (Robins, et autres, 1991).
la vie, les femmes sont relativement plus nombreuses Il est à noter que la différence observée par rapport à la que les hommes à présenter des troubles de l’axe 1 prévalence de la schizophrénie (spécifiquement) pour lecours de la vie ne peut être interprétée que comme une non liés à l’usage d’une substance. Lorsque la période abstinence forcée pour des raisons financières ou une Prévalence au cours d’une période de 12 mois des
troubles de l’axe

1 non liés à l’usage d’une
cure de désintoxication en soit la cause.
substance selon le statut domiciliaire
Proportion de consommateurs d’alcool
Ensemble des troubles
mesurés (n = 752)1
Au cours d’une période de7 jours (n = 707) Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise personnes itinérantes des régions de Montréal- fournie à titre indicatif seulement.
: Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour Aucune différence n’a été observée pour la personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. consommation au cours de la vie selon les différents sous-groupes sauf pour le statut domiciliaire 6.2 Consommation d’alcool et de
(tableau 6.4). Les SDF actuels et les ex-SDF sont drogues et troubles reliés
relativement plus nombreux à avoir déjà consommé de l’alcool que les personnes n’ayant jamais été SDF.
Consommation d’alcool
Plus la période couverte est courte, plus les SDF actuels se distinguent des ex-SDF, les premiers étant Les résultats concernant la consommation d’alcool davantage des consommateurs d’alcool que les chez les clients des centres pour personnes itinérantes ont été comparés à ceux de la population en général (tableau 6.3). Cette fois, la population en général est la population adulte des régions de Montréal-Centre et Proportion de consommateurs d’alcool selon le
de Québec et les données proviennent de l’Enquête statut domiciliaire
sociale et de santé 1998 (Daveluy, et autres, 2000).
On constate que la presque totalité des clients des ressources pour personnes itinérantes ont déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie général. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que la population à l’étude comprend davantage d’hommes et est plus jeune que la population en Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter général. Lorsqu’il s’agit de la consommation pour une période plus courte, par exemple la période de douze : Institut de la statistique du Québec, Enquête mois ou de sept jours, il apparaît d’abord que les auprès de la clientèle des ressources pourpersonnes itinérantes des régions de Montréal- proportions diminuent mais également que les différences sont négligeables par rapport à la population en général. Étant donné la composition de Les personnes qui n’ont jamais été SDF continuent la population à l’étude (selon le sexe et l’âge), on se pour leur part à se démarquer des deux autres serait attendu à des proportions de consommateurs groupes avec des proportions définitivement plus plus élevées que dans la population en général. Il se faibles, et cela peu importe la période. D’ailleurs, il est pourrait que, pour une période plus courte, une intéressant de constater que les proportions de consommateurs chez les personnes qui n’ont jamais ordonnance au cours de leur vie8 (données non été SDF sont plus faibles que dans la population en présentées). La différence dans la composition de la général pour les deux périodes de référence plus population à l’étude selon le sexe et l’âge pourrait en courtes (données non présentées). Cela renforce l’hypothèse émise plus haut de l’abstinence faisant suite ou reliée à une cure de désintoxication. Aucune Toutes drogues confondues, les clients de Montréal- différence significative n’est observée selon la région Centre et ceux de Québec ne diffèrent pas alors que d’entrevue chez la population à l’étude alors que dans dans la population en général, les personnes de la population en général, on note une plus forte Québec apparaissent proportionnellement plus proportion de consommateurs d’alcool dans la région nombreuses que celles de Montréal-Centre à avoir de Québec que dans la région de Montréal-Centre consommé de la drogue au cours de leur vie9. Par contre, la population à l’étude se distingue selon le statut domiciliaire. En effet, les SDF actuels de même Que ce soit pour la période de douze mois ou pour les que les ex-SDF (mais dans une proportion moindre) sept jours, proportionnellement moins de femmes que sont relativement plus nombreux que les personnes d’hommes disent avoir consommé de l’alcool qui n’ont jamais été SDF à avoir consommé un des (tableau C.6.3). De même, les personnes âgées de types de drogues mentionnées au moins cinq fois au 45 ans et plus sont relativement moins nombreuses à cours de leur vie (tableau 6.5). Des différences selon le sexe et l’âge sont aussi observées (Tableau C.6.4).
Ainsi, la proportion de tels consommateurs est plus semblables dans la population en général (données élevée chez les hommes10 et chez les personnes âgées de moins de 45 ans11. On observe un peu le même type de différences dans la population en Consommation de drogues
général (données non présentées).
La proportion de consommateurs de drogues est Chez les personnes ayant déjà consommé de la calculée sur le cours de la vie seulement. Une drogue12, la proportion de personnes qui ont personne est considérée consommatrice d’une drogue consommé un type de drogue en particulier varie d’un particulière si elle en a consommé au moins cinq fois type à l’autre. Parmi les catégories de drogues au cours de sa vie. Elle doit également l’avoir consommées par une plus forte proportion de consommé dans le but d’être en état d’euphorie (high) ou d’obtenir un effet psychologique quelconque, ou haschisch), cocaïne (incluant crack, free base) et encore en plus grande quantité ou pendant une hallucinogènes (incluant LSD, mescaline, ecstasy, période plus longue que ce qui lui avait été prescrit par son médecin. De tels consommateurs ne sont pas Il est à noter que le libellé de la question était quelque rares parmi la clientèle des ressources pour personnes peu différent pour la population en général. Entre autres,il n’était pas nécessaire qu’une drogue ait été consommée au moins cinq fois au cours de la vie.
consommé au moins un des types de drogues La proportion est de 33 % dans la région de Québeccomparativement à 27 % dans la région de Montréal- mentionnées au moins cinq fois au cours de leur vie.
Cette proportion est nettement plus élevée que celle Dans la population en général, 33 % des hommes contre25 % des femmes ont déjà consommé des drogues.
observée dans la population en général des régions de Dans la population en général, 50 % chez les 18-29 ans,41 % chez les 30-44 ans et 10 % chez les 45 ans et plus Montréal-Centre et de Québec, puisque seulement 28 % des personnes déclarent qu’il leur est déjà arrivé Les résultats selon le type de drogues sont présentésuniquement pour les personnes qui ont consommé au de consommer de la drogue sans prescription ou sans champignons)13 (tableau 6.5). Les résultats selon les Une seule différence significative est détectée pour les différents sous-groupes ne sont présentés dans les hallucinogènes : les hommes sont relativement plus nombreux à en avoir déjà consommé.
tableaux que s’il y a une différence significative ou une tendance. À Québec, il y a proportionnellement plus de Le type de drogues consommées varie davantage en consommateurs de PCP qu’à Montréal-Centre alors fonction de l’âge. Comparativement aux plus âgés qu’à Montréal-Centre ce sont les consommateurs de (45 ans et plus), les jeunes consommateurs (18- marijuana ou d’autres drogues qui sont en plus grande 29 ans) sont relativement plus nombreux à avoir pris proportion qu’à Québec. Les SDF actuels et les ex- de la cocaïne, du PCP, des hallucinogènes et des SDF sont (ou ont tendance à être) plus nombreux, en inhalants, et ont tendance à être proportionnellement proportion, que les personnes n’ayant jamais été SDF plus nombreux à avoir pris d’autres types de drogues à avoir consommé de la cocaïne et des opiacés.
que celles déjà mentionnées (tableau C.6.4). Par contre, on note l’inverse pour la consommation de Les hommes consommateurs comparés aux femmes stimulants : les consommateurs les plus âgés sont consommatrices ne diffèrent pas significativement proportionnellement les plus nombreux à prendre ce quant à la plupart des types de drogues consommées.
type de drogues. Ceux de la catégorie intermédiaire d’âge (30-44 ans) se situent entre ces deux groupes Pour les autres catégories, voici ce qu’elles incluent : sauf pour la cocaïne où la proportion de stimulants (amphétamines); sédatifs (ou tranquillisants :somnifères, barbituriques); opiacés (héroïne, codéine, consommateurs est très similaire à celle des plus morphine); inhalants (colle, toluène, essence, peinture); autres drogues (oxyde nitreux, nitrite d’amyle, Kemadrin,stéroïdes, etc.).
Tableau 6.5
Prévalence de la consommation de drogues, selon la région et le statut domiciliaire (résultats significatifs ou
près du niveau de signification seulement)

Au moins un type de drogues(ensemble de la population à l’étude,n = 725)2 Types de drogues (parmi lesconsommateurs de drogues, n = 508) Nombre de types de drogues (parmi lesconsommateurs de drogues, n = 508) p < 0,05 selon le statut domiciliaire.
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Parmi les consommateurs, un premier tiers déclarent la période de 12 mois. Ceux reliés spécifiquement à avoir consommé un ou deux des types de drogues, un l’usage de drogues sont présents dans des proportions deuxième tiers, trois ou quatre types et le dernier tiers, à peu près similaires que ce soit pour le cours de la vie cinq types et plus (tableau 6.5). Aucune différence ou pour la période de 12 mois. Comparativement à la significative n’est observée sur ce plan selon la région population américaine en général, ces prévalences ou le statut domiciliaire. Par contre, on note chez les s’avèrent nettement plus élevées14.
femmes une plus forte proportion que chez les hommes à n’avoir pris qu’un ou deux des types de Tableau 6.6
Prévalence des troubles liés à l’usage d’une
substance
tendance à ce que les plus jeunes consommateurs aient pris plus de types de drogues que les plus âgés.
Troubles liés à la consommation d’alcool ou
de drogues
Abus d’alcool ou dépendance àl’alcool (n = 739) Le fait d’être un consommateur d’alcool ou de drogues Abus de drogues ou dépendanceaux drogues (n = 737) n’indique pas nécessairement qu’il y a un problème Ensemble des troubles liés à
d’abus ou de dépendance. Une partie du questionnaire l’usage d’une substance
(n = 742)

était consacrée à l’évaluation des troubles d’abus ou de dépendance liés à ce type de consommation : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour (critères DSM-IV). La clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal- personnes itinérantes comprend une proportion élevée de personnes présentant ce type de troubles (tableau 6.6). En effet, les deux tiers rencontrent les Dans la population américaine en général, la prévalence critères indiquant des troubles liés à l’usage d’une des troubles liés à la consommation d’alcool est de 14 % substance quelconque lorsque ces troubles sont sur le cours de la vie et de 6 % pour la période de12 mois. Celle des troubles liés à la consommation de mesurés sur le cours de la vie et 46 % lorsqu’ils le sont drogues est de 6 % pour le cours de la vie et de moinsde 3 % pour la période de 12 mois (Robins, et autres, au cours d’une période de 12 mois. La prévalence des troubles reliés spécifiquement à l’usage d’alcool est d’environ 50 % pour le cours de la vie et de 33 % pour Tableau 6.7
Prévalence des troubles liés à l’usage d’une substance selon le statut domiciliaire
Abus d’alcool ou dépendance à l’alcool (n = 739) Abus de drogues ou dépendance aux drogues (n = 737) Ensemble des troubles liés à l’usage d’une substance (n = 742)
Au cours de la vie 1
Au cours d’une période de 12 mois 1
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Les prévalences de ces types de troubles ne varient période de 12 mois (Robins, et autres, 1991) (données pas significativement en fonction de la région non présentées). Pour ce qui est des troubles liés à (données non présentées). Par contre, elles varient l’usage d’alcool, la relation est beaucoup moins systématiquement selon le statut domiciliaire évidente. Par exemple, on n’observe aucune différence pour la prévalence sur le cours de la vie (tableau 6.7). Les différences observées vont toutes alors que pour la période de 12 mois, on note une dans le même sens : les SDF actuels constituent le tendance à ce que ce type de problèmes diminue avec groupe où ces prévalences sont à leur maximum alors l’âge (Robins, et autres, 1991) (données non que les personnes qui n’ont jamais été SDF représentent celui où elles sont à leur minimum, tandis que les ex-SDF se situent quelque part entre les deux.
6.3 Troubles de l’axe 2
La prévalence de ces troubles varie également en Les troubles de l’axe 2 comprennent ici le trouble de fonction du sexe (tableau C.6.5). Pour l’ensemble des personnalité antisociale (mesuré systématiquement troubles liés à l’usage d’une substance, que ce soit sur pour l’ensemble des répondants à la section portant le cours de la vie ou pour une période de 12 mois, les sur la santé mentale) et d’autres troubles qui ont pu prévalences sont nettement plus élevées chez les être détectés dans les dossiers examinés par le hommes que chez les femmes. Il en est de même pour psychiatre tels que le trouble de personnalité limite et les troubles reliés spécifiquement à la consommation le retard mental (non mesurés pour tous). Nous présentons ici à titre indicatif les résultats pour d’alcool sur le cours de la vie alors que pour les trois l’ensemble de ces troubles sachant qu’il ne peut s’agir autres prévalences mesurées, aucune différence que de prévalences minimales puisque ces derniers significative n’a été détectée, bien que tous les écarts n’ont pas tous été mesurés systématiquement. La observés vont dans le même sens. Dans la population prévalence minimale de l’ensemble de ces troubles est en général, les hommes sont également plus atteints de 36 % sur le cours de la vie et de 22 % pour la par les troubles liés à l’usage de substances que les période de 12 mois (tableau 6.8). La prévalence du femmes (Robins, et autres, 1991) (données non trouble de personnalité antisociale parmi la population à l’étude est clairement plus élevée que dans la population américaine en général15.
Des différences sont également observées en fonction de l’âge (tableau C.6.5). Pour l’ensemble des troubles Tableau 6.8
Prévalence des troubles de l’axe 2
liés à l’usage d’une substance, la prévalence sur le cours de la vie est très élevée (autour de 72 %) et pratiquement similaire chez les plus jeunes (les 18-29 et les 30-44 ans) alors qu’elle est relativement plus faible (56 %) chez les personnes qui sont âgées de 45 ans et plus. Une tendance semblable est observable lorsque la période de référence est de 12 mois. Toutefois, il apparaît que ces différences sont Ensemble des troubles de
l’axe 2 (prévalence minimale)

beaucoup plus attribuables aux troubles reliés spécifiquement à la consommation de drogues : Institut de la statistique du Québec, Enquête puisque la prévalence de ceux reliés spécifiquement à auprès de la clientèle des ressources pour l’alcool semble à peu près similaire dans les trois personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Dans la population en général, la prévalence des Dans la population américaine en général, la prévalence troubles relatifs à l’usage de drogues est reliée à du trouble de personnalité antisociale n’atteint pas 3 %pour le cours de la vie et est légèrement supérieure à l’âge : plus l’âge augmente, moins ces problèmes sont 1 % pour la période de 12 mois (Robins, et autres, fréquents que ce soit pour le cours de la vie ou pour la Tableau 6.9
Prévalence des troubles de l’axe 2 selon la région et le statut domiciliaire
p < 0,05 selon le statut domiciliaire.
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Pour les différences entre sous-groupes, seuls les prévalence de ce type de trouble est étudiée dans la résultats relatifs au trouble de personnalité antisociale population américaine en général (Robins, et autres, (le seul trouble de l’axe 2 mesuré systématiquement) sont présentés. Les clients de Montréal-Centre 6.4 Prévalence d’un quelconque
proportionnellement plus atteints par ce type de trouble et comorbidité
trouble lorsqu’il est mesuré sur le cours de la vie alors qu’aucune différence significative n’apparaît lorsqu’il Sur le cours de la vie, près de neuf clients sur dix l’est pour la période de 12 mois (tableau 6.9). Par répondent aux critères indiquant un des troubles rapport au statut domiciliaire, la prévalence de ce DSM-IV mesurés dans cette enquête16 et pour la trouble de personnalité est plus élevée chez les période de 12 mois, le rapport est de sept sur dix personnes qui sont SDF actuellement que chez celles (tableau 6.10). La situation semble à peu près similaire qui ne l’ont jamais été, et cela, peu importe la période d’une région à l’autre. Par contre, elle diffère de référence. Les ex-SDF, pour leur part, ont significativement selon le statut domiciliaire également, peu importe la période, une proportion plus (tableau 6.11), et cela, peu importe la période de élevée de troubles de ce type que les personnes référence considérée : la prévalence chez les SDF n’ayant jamais été SDF mais par rapport aux SDF actuels et les ex-SDF est nettement plus élevée que actuels, ils se distinguent uniquement pour le cours de chez les personnes qui ne l’ont jamais été. Aucune la vie avec une prévalence moindre.
différence significative n’apparaît selon le sexe. Par contre, selon l’âge (tableau C.6.7), on note que les La proportion de personnes atteintes par ce trouble personnes âgées de 45 ans et plus sont relativement varie en fonction du sexe et de l’âge (tableau C.6.6).
moins nombreuses à répondre aux critères sur le Les hommes sont proportionnellement plus atteints cours de la vie que les personnes des deux autres que les femmes lorsque la période de référence est le groupes d’âge. En revanche, elles apparaissent cours de la vie, et il existe la même tendance lorsqu’il similaires à celles de 30 à 44 ans pour la prévalence s’agit de la période de 12 mois. En ce qui concerne de l’ensemble de ces troubles dans la période de l’âge, les personnes de moins de 45 ans ont une 12 mois et ces deux groupes se distinguent du groupe prévalence plus élevée que celles plus âgées lorsque le plus jeune où l’on observe la prévalence la plus ce trouble est mesuré sur le cours de la vie alors que, mesurée sur la période de 12 mois, la prévalence semble diminuer progressivement en fonction de Troubles mesurés dans cette enquête : troubles de l’augmentation de l’âge. Que ce soit selon le sexe ou l’axe 1 non liés à l’usage d’une substance, troubles liés à l’âge, une relation similaire est observée lorsque la l’usage d’une substance et troubles de l’axe 2.
Tableau 6.10
Prévalence d’un quelconque trouble et comorbidité
Au moins un des troubles mesurés (n = 750) Axe 1 non lié à substance + Axe 2 (n = 727) Axe 1 non lié à substance + Axe 1 lié à substance (n = 727) Axe 2 + Axe 1 lié à substance (n = 727) Trouble lié à consommation d’alcool + Trouble lié à consommation de drogues(n = 742) Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Les clients des ressources pour personnes itinérantes manière générale, les SDF actuels sont ceux ayant les sont nombreux à cumuler plus d’un type de troubles prévalences les plus élevées et les « Jamais SDF », (tableau 6.10). Par exemple, sur le cours de la vie, les personnes ayant celles les plus faibles. Les ex- 19 % cumulent les trois types de troubles, c’est-à-dire SDF, pour leur part, sont souvent relativement au moins un des troubles de l’axe 1 (non liés à la similaires aux SDF actuels, sinon ils se situent entre consommation d’une substance), au moins un trouble lié à la consommation d’une substance et au moins un trouble de l’axe 2. Pour la période de 12 mois, cette 6.5 Idées et tentatives de suicide
proportion est d’environ 8 %. Nous laissons au lecteur le soin de prendre connaissance des prévalences en Plus de la moitié de la clientèle des ressources pour fonction des autres combinaisons de comorbidité.
personnes itinérantes déclare avoir déjà pensé sérieusement à se suicider comparativement à moins Cette forme de comorbidité varie quelque peu en de 5 % de la population en général des régions de fonction de la région mais uniquement sur le cours de Montréal-Centre et de Québec (tableau 6.12). Les la vie (données non présentées). Les différences sont différences dans la composition de la population à constantes : les prévalences observées à Montréal- l’étude (selon le sexe et l’âge) ne peuvent à elles Centre sont ou ont tendance à être plus élevées qu’à seules expliquer les écarts observés par rapport à la Québec. Il en est ainsi pour la prévalence des trois population en général. Pour environ 30 types de troubles à la fois (Montréal-Centre 22,4 %; population à l’étude, ce genre de pensée était présent Québec 12,5 %), pour la prévalence d’un trouble de au cours d’une période de 12 mois. Par ailleurs, plus l’axe 1 (non lié à la consommation d’une substance) du tiers des clients ont déjà tenté de se suicider, en même temps qu’un trouble de l’axe 2 (Montréal- quelque 23 % l’ont même fait plus d’une fois et environ 10 % disent l’avoir fait dans la période de 12 mois.
prévalence d’un trouble de l’axe 2 et d’un trouble lié à Lors de la dernière tentative de suicide, pour ceux qui la consommation d’une substance (Montréal-Centre en ont déjà fait une, 57 % se sont retrouvés à l’urgence d’un hôpital, 51 % déclarent avoir reçu une aide professionnelle et environ le tiers ont reçu l’aide La prévalence de la comorbidité des troubles varie clairement en fonction du statut domiciliaire, et cela pour presque toutes les combinaisons et pour les deux périodes de référence considérées (tableau 6.11). De Tableau 6.11
Prévalence d’un quelconque trouble et comorbidité selon le statut domiciliaire
Au moins un des troubles mesurés (n = 750) Axe 1 non lié à substance + Axe 2 (n = 727) Axe 1 non lié à substance + Axe 1 lié à substance (n = 727) Axe 2 + Axe 1 lié à substance (n = 727) Trouble lié à consommation d’alcool + Trouble lié à consommation de drogues(n = 742) Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Aucune différence significative n’a été observée selon Tableau 6.12
Prévalence des idées et tentatives de suicide
la région. Par contre, le statut domiciliaire est associé à la prévalence des idées et des tentatives de suicide (tableau 6.13). Les SDF actuels et les ex-SDF sont relativement plus nombreux que les personnes n’ayant jamais été SDF à avoir pensé sérieusement au suicide et également à avoir tenté de se suicider.
Il existe également une différence significative entre les personnes des deux sexes en ce qui concerne les tentatives de suicide au cours d’une période de 12 mois : 18,2 % des femmes en ont fait au moins une personnes ayant fait unetentative (n = 271) comparativement à 8,1 % des hommes (données non présentées). De plus, chez les personnes ayant déjà les personnes ayant fait unetentative (n = 269) fait une tentative de suicide, on note que seulement 46 % des hommes contre 74 % des femmes ont reçu personnes ayant fait unetentative (n = 269) une aide professionnelle (données non présentées).
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréteravec prudence.
: Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pourpersonnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. période de 12 mois, on compte encore environ 70 % Idées et tentatives de suicide selon le statut
domiciliaire

de la clientèle journalière présentant au moins une des formes de troubles mesurés. De manière générale, les troubles graves, comme les troubles schizophréniques et les troubles bipolaires, atteignent près d’une personne sur cinq. Le cumul de différentes formes de troubles est également très fréquent. Depuis portrait semblable de cette population, qu’elle soit américaine, canadienne ou québécoise (Fournier, 1996). Les résultats de notre enquête n’étonnent donc pas. Par ailleurs, on peut être surpris qu’après toutes ces années, la situation ne tende pas à s’améliorer. La Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter désinstitutionnalisation des soins psychiatriques a été vue comme étant une des principales causes à Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécisefournie à titre indicatif seulement.
l’origine de cette situation (Fournier, 1996). Ce n’est : Institut de la statistique du Québec, Enquête pas tant que les patients hospitalisés pendant de auprès de la clientèle des ressources pour nombreuses années se retrouvaient à la rue dès leur personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. sortie de l’hôpital mais bien plus que la réforme du système de soins laissait à elles-mêmes des L’âge a tendance à affecter la prévalence des personnes très malades et plutôt résistantes à se faire tentatives de suicide au cours de la vie : 45 % des soigner. Les nouvelles formes de prise en charge dans personnes de 18 à 29 ans en ont déjà fait une ce secteur de soins sont devenues plus respectueuses comparativement à 33,9 % chez celles de 30 à 44 ans du choix des personnes et cela a été bénéfique pour et 29,4 % chez celles de 45 ans et plus (données non une grande partie d’entre elles. Pour d’autres, le libre présentées). Pour les tentatives de suicide au cours choix a eu, et a toujours, pour conséquence la rue ou des conditions de vie extrêmement précaires. Mais ce significative : les jeunes sont relativement plus n’est pas qu’une question de choix individuels, le nombreux (17 %) que les personnes des deux autres manque de ressources dans la communauté comme groupes d’âge (7,4 % chez les 30-44 ans et 8 % chez alternatives à la désinstitutionnalisation demeure un les 45 ans et plus) à en avoir fait une (données non problème majeur après toutes ces années même si la Discussion
Plusieurs études tendent à montrer que les troubles mentaux étaient présents avant que les personnes ne Chez les clients des ressources pour personnes deviennent sans domicile fixe, et cela, chez la grande itinérantes, la morbidité sur le plan des troubles majorité de celles qui en sont affectées (Fournier, mentaux est sans conteste extrêmement élevée par 1996). Cela laisse croire qu’une meilleure prise en rapport à ce qui est observé dans la population en charge des malades mentaux pourrait éviter que général. Évidemment, la population à l’étude diffère de plusieurs personnes aient à se retrouver dans ce la population en général sur le plan du sexe et de l’âge mode de vie. Certains malades mentaux seraient plus mais ces différences peuvent difficilement expliquer les écarts observés dans les taux de prévalence.
hommes, les personnes qui ont vécu des expériences difficiles dans l’enfance, celles qui présentent plusieurs Sur le cours de la vie, très peu de clients ne types de problèmes à la fois, celles qui ont été présentent aucun des troubles mesurés. Sur une hospitalisées à plusieurs reprises et celles qui ne suivent pas le traitement recommandé. Évidemment, il peu importe le type de troubles. Les personnes qui ont s’agit là de personnes plus difficiles à traiter et cela déjà été SDF mais qui ne le sont plus constituent un suppose que le système de soins fournisse les efforts groupe intermédiaire, parfois assez similaire aux SDF nécessaires vis-à-vis de ces personnes.
actuels, mais ayant à peu près toujours une morbidité plus élevée que celles qui n’ont jamais été SDF. Ces Par ailleurs, bon nombre d’études ont également dernières, pour leur part, représentent le groupe le démontré que la pauvreté et le mode de vie des moins affecté sur le plan de la santé mentale, mais il personnes sans abri tendent à exacerber les ne faudrait pas minimiser leurs besoins de soins car symptômes d’où la nécessité d’agir promptement les prévalences sont toutes plus élevées que celles auprès des personnes qui se retrouvent dans le milieu que l’on peut observer dans une population en de l’itinérance (Fournier, 1996). En ce sens, les interventions visant à améliorer leurs conditions de vie pourraient certes améliorer du même coup l’état de Les femmes parmi la population à l’étude apparaissent santé mentale de cette population. La réponse ne comme le groupe minoritaire mais leurs besoins sont réside donc pas seulement dans un traitement grands. Elles se particularisent par une prévalence psychiatrique. D’ailleurs, bon nombre de personnes plus élevée de troubles affectifs, plus particulièrement dans ce milieu vivent une situation de crise (souvent la dépression majeure. Elles sont également due au cumul d’une série d’événements stressants proportionnellement plus nombreuses à avoir fait une dont la perte d’un logement stable) qui tend à culminer tentative de suicide au cours d’une période de dans la dépression. L’intervention appropriée dans ce 12 mois. Les hommes, pour leur part, sont davantage cas ne devrait-elle pas être de nature psychosociale affectés par les troubles schizophréniques, par les troubles reliés à l’usage de substances et par le trouble de personnalité antisociale. Ces distinctions, Si la clientèle des ressources pour personnes de manière générale, rejoignent ce que l’on peut itinérantes se caractérise par un taux élevé de observer entre les hommes et les femmes dans la morbidité psychiatrique, elle pourrait bien également se retrouver avec un taux élevé de mortalité. En effet, non seulement les idées suicidaires sont répandues En ce qui concerne l’âge, les personnes de 45 ans et mais beaucoup sont passés à l’acte en tentant de plus se distinguent des plus jeunes sur plusieurs s’enlever la vie et, dans bien des cas, plus d’une fois.
aspects : consommation d’alcool, consommation de Ces résultats indiquent certainement la nécessité drogues, troubles reliés à ce dernier type de d’inscrire cette population au sein des cibles des plans consommation, personnalité antisociale, un d’action ou des programmes de prévention du suicide.
quelconque trouble, cumul de différents types de troubles. Dans tous les cas, les prévalences sont Le portrait qui se dégage de la santé mentale de la moins élevées. Les clients de moins de 30 ans, pour clientèle qui fréquente les ressources pour personnes leur part, présentent également quelques itinérantes est relativement similaire à Québec et à caractéristiques distinctes. Lorsqu’ils consomment des Montréal-Centre. Les quelques éléments qui drogues, ils sont relativement plus nombreux que les distinguent ces deux régions laissent croire que l’état autres à consommer celles des catégories PCP, de santé mentale de la clientèle de Montréal-Centre hallucinogènes, inhalants ou autres types de drogues que celles déjà mentionnées. Ils sont également proportionnellement plus nombreux que les autres à En ce qui concerne le statut domiciliaire, il apparaît avoir fait une tentative de suicide au cours d’une clair que l’état de santé mentale n’est pas le même période de 12 mois. Les personnes du groupe d’âge pour les différents sous-groupes. Les SDF actuels intermédiaire s’avèrent, pour leur part, plus souvent sont, sans contredit, le groupe qui est le plus affecté, similaires aux jeunes de moins de 30 ans.
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Tableaux complémentaires
Tableau C.6.1
Comparaison du résultat diagnostique de la schizophrénie avant et après la révision clinique des dossiers1
Diagnostic après révision
Diagnostic avant révision
Pour le diagnostic de schizophrénie, il y avait au départ 53 dossiers, sur les 212 dossiers révisés, dont le résultat étaitmanquant. Après révision, le résultat de cinq de ces dossiers est demeuré manquant. Pour les 48 autres, 23 se qualifiaientpour le diagnostic de schizophrénie et 25 ne rencontraient pas les critères. Parmi les 159 dossiers où le résultat était présent,37 ont été modifiés (voir tableau), c’est-à-dire que le résultat a été inversé. L’impact de cette révision sur la prévalence aucours de la vie de ce trouble pour l’ensemble de la population à l’étude (n = 757) est relativement important. Avant révision,cette prévalence était de 5,5 %; après révision, elle est passée à 11 %.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.6.2
Prévalence des troubles de l’axe 1 non liés à l’usage d’une substance selon le sexe et l’âge
Schizo./autres troubles psychotiques (n = 750) Ensemble des troubles mesurés (n = 752)
Au cours de la vie 1
Au cours d’une période de 12 mois
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.6.3
Proportion de consommateurs d’alcool selon le sexe et l’âge
Au cours d’une période de 12 mois (n = 722)1,2 Au cours d’une période de 7 jours (n = 707)1,2 Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.6.4
Prévalence de la consommation de drogues selon le sexe et l’âge (résultats significatifs seulement)
Au moins un type de drogues (ensemble de lapopulation à l’étude) (n = 725)1,2 Types de drogues (parmi les consommateurs dedrogues, n = 508) Nombre de types de drogues (parmi lesconsommateurs de drogues, n = 508)1 Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.6.5
Prévalence des troubles liés à l’usage d’une substance selon le sexe et l’âge
Abus d’alcool ou dépendance à l’alcool (n = 739) Abus de drogues ou dépendance aux drogues(n = 737) Ensemble des troubles liés à l’usage d’une
substance (n = 742)

Au cours de la vie 1,2
Au cours d’une période de 12 mois 1
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.6.6
Prévalence des troubles de l’axe 2 selon le sexe et l’âge
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau C.6.7
Prévalence d’un quelconque trouble et comorbidité selon l’âge (résultats significatifs seulement)
Au moins un des troubles mesurés (n = 750) Axe 1 non lié à substance + Axe 2 (n = 727) Axe 2 + Axe 1 lié à substance (n = 727) Trouble lié à la consommation d’alcool + Trouble lié à la consommation de drogues(n = 742) Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Chapitre 7
Utilisation des services de santé mentale
Jean-Pierre Bonin
Louise Fournier
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre Introduction
que la non-réponse partielle a un effet négligeable sur les résultats présentés dans ce chapitre.
Ainsi que décrit précédemment, la clientèle journalière type des ressources pour personnes itinérantes 7.1 Hospitalisation pour des
présente beaucoup de troubles mentaux qui se problèmes de santé mentale
compliquent souvent par une comorbidité avec des problèmes de drogues ou d’alcool. Or, on a maintes Parmi la clientèle journalière typique des ressources fois associé la prévalence élevée de troubles mentaux pour personnes itinérantes, environ trois personnes chez cette population à la désinstitutionnalisation des sur dix ont déjà été hospitalisées pour des problèmes soins psychiatriques, phénomène qui se poursuit au de santé mentale (tableau 7.1). Aucune différence Québec depuis près de 40 ans (Lamb, 1992). Par significative n’a été relevée entre les sous-groupes ailleurs, il a été signalé que, d’une part, les personnes mais certaines tendances peuvent être constatées.
itinérantes atteintes de troubles mentaux utilisent les services de santé mentale plus que la population en présentent un taux d’hospitalisation en psychiatrie plus général et que, d’autre part, elles éprouvent des élevé que celui des hommes. Une autre tendance difficultés quant à leurs relations avec les services concerne les personnes plus âgées qui sont relativement plus nombreuses que les plus jeunes à avoir déjà été hospitalisées pour des troubles nerveux.
Le présent chapitre fournit donc les principaux résultats de l’étude relativement à l’utilisation des L'âge moyen de la première hospitalisation est de services de santé mentale par les clients des 26,3 ans (E.T. 1,951). Les personnes ayant été ressources pour personnes itinérantes. Il importe de hospitalisées en psychiatrie ont vécu en moyenne préciser que les proportions rapportées dans ce 4,2 hospitalisations, la durée moyenne de la première chapitre, comme il est expliqué dans la méthodologie, hospitalisation étant de 20,8 semaines et celle de la réfèrent à la population journalière type qui fréquente les ressources pour personnes itinérantes.
présentées). Par ailleurs, la dernière hospitalisation n’est pas récente pour la grande majorité des La proportion de non-réponse partielle dans la section personnes hospitalisées puisque 84 % d’entre elles du questionnaire portant sur l’utilisation des services l’ont été plus d’un an avant l’entrevue. Pour toutes ces en santé mentale est de 6,3 %. Malgré que les non- variables, aucune différence significative n’a été notée répondants sont proportionnellement plus nombreux à présenter des troubles psychotiques que les répondants, il apparaît, selon les analyses effectuées, Tableau 7.1
Hospitalisation pour des problèmes émotifs ou nerveux
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Dernière hospitalisation en psychiatrie
l’urgence d’un hôpital à cause de problèmes émotionnels ou nerveux. On note uniquement une Parmi les personnes hospitalisées pour des soins en différence significative entre les hommes et les santé mentale, moins du tiers étaient en désaccord avec l’hospitalisation (question posée par rapport à la relativement plus nombreuses à l’avoir fait. Les dernière hospitalisation seulement). Les personnes personnes qui se sont présentées à l’urgence l’ont fait âgées de moins de 30 ans étaient davantage en désaccord avec la dernière hospitalisation que celles dernière année (données non présentées).
Il est à noter que les deux tiers des personnes ayant Refus de traitement
été hospitalisées en psychiatrie n’étaient pas SDF au moment de leur dernière hospitalisation (données non Une fois hospitalisées, les personnes peuvent être ou non en accord avec le traitement proposé. Cela présente un certain intérêt, puisqu’il a été rapporté que Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter % des personnes itinérantes quittent l’hôpital Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise psychiatrique avant d’avoir obtenu leur congé (Appleby fournie à titre indicatif seulement.
et Desai, 1985). Dans la présente étude, 56 % des : Institut de la statistique du Québec, Enquête personnes hospitalisées étaient d’accord avec le auprès de la clientèle des ressources pourpersonnes itinérantes des régions de Montréal- traitement proposé et ce sont généralement les plus âgées qui semblaient accepter le plus le traitement (tableau C.7.3). Environ 17 % des personnes ont signé 7.2 Consommation de médicaments à
un refus de traitement lors de leur dernière cause de problèmes émotionnels
hospitalisation, et celles de Montréal-Centre sont ou nerveux
relativement plus nombreuses que celles de Québec à avoir eu ce type de comportement (tableau 7.2). Enfin, Parmi la clientèle des ressources pour personnes itinérantes, 45 % des personnes déclarent avoir déjà considèrent que leur dernière hospitalisation a été utile consommé des médicaments pour les nerfs (tableau C.7.5). Par ailleurs, la proportion de femmes ayant pris de tels médicaments est significativement Au cours d’une période de 12 mois (ayant précédé plus élevée que celle des hommes. En effet, deux tiers l’entrevue), près de 10 % des clients des ressources pour personnes itinérantes se sont présentés à comparativement à 42 % des hommes. En moyenne, ceux qui ont consommé de tels médicaments ont pavillon , etc.) ont été utilisés dans des proportions de commencé à le faire à l’âge de 25 ans (données non 11 % et de 9 % respectivement. Pour ces trois types de traitement, la proportion d’utilisateurs est significativement plus élevée chez les femmes que Chez les personnes qui ont déjà consommé des médicaments psychiatriques, 45 % l’ont fait depuis moins d’un an (tableau C.7.6) (et 30 % depuis moins Tableau 7.3
Utilisation d’autres types de traitement
de deux semaines – données non présentées).
psychiatrique au cours de la vie
Comparée aux hommes, la dernière prise de médicaments de ce type chez les femmes apparaît comme étant plus récente (tableau C.7.6). La majorité psychiatriques pris depuis moins d’un an déclarent que ces médicaments étaient prescrits par un médecin (données non présentées). Parmi ces consommateurs Programme de traitementde jour (n = 697)1 de médicaments prescrits, 72 % disent les avoir pris toujours ou assez souvent tels que prescrits et près de 60 % sont assez ou très satisfaits quant au fait de prendre de tels médicaments. Chez ceux qui n’ont pas consommé ce type de médicaments depuis moins d’un an, 93 % disent n’avoir reçu aucune prescription de ce genre. Lorsqu'on ajoute les personnes ayant reçu une prescription au cours de la même période sans avoir Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter pris les médicaments aux personnes non assidues : Institut de la statistique du Québec, Enquête psychiatriques, il ressort que 55 % des personnes auprès de la clientèle des ressources pourpersonnes itinérantes des régions de Montréal- déclarant avoir une médication prescrite ont été toujours ou assez souvent fidèles au traitement prescrit (données non présentées).
Bien qu’il faille être prudent à cause des petits nombres de personnes ayant utilisé ces services, on Autre traitement à cause de problèmes
peut souligner qu’environ 40 % d’entre elles ont eu émotionnels ou nerveux
recours à la psychothérapie pour la dernière fois, il y a Il a été demandé aux personnes rencontrées si elles plus de cinq ans (données non présentées).
avaient au cours de leur vie utilisé d’autres formes de Cependant, près de 27 % ont utilisé ce type de service moins de deux semaines avant l’entrevue. Notons que traitement, tels une psychothérapie, un programme de traitement de jour ou un programme résidentiel, pour % des personnes ayant bénéficié d’une leurs problèmes émotionnels ou nerveux. Le psychothérapie considèrent que cela leur a été utile tableau 7.3 résume l’utilisation de ces types de Pour ce qui est des programmes de traitement de jour, mentionnons à titre indicatif également que la dernière Près du quart des clients des ressources pour personnes itinérantes ont déjà eu recours à une utilisation remonte à plus de deux ans pour environ psychothérapie pour régler des problèmes 56 % des personnes et à deux semaines pour 11 %.
Encore ici, 74 % des personnes ayant bénéficié d’un émotionnels ou nerveux (tableau 7.3). Le traitement de jour (ex. : hôpital de jour ou club psychosocial) et le programme de traitement de jour estiment que cela programme résidentiel (appartement supervisé, leur a été profitable (données non présentées).
Enfin, pour celles ayant bénéficié d’un programme Parmi la population étudiée, plus du quart des résidentiel, environ 80 % en ont profité il y a plus de personnes recevaient les services d’un professionnel deux ans et 70 % considèrent que cela leur a été utile au moment de l’entrevue (tableau 7.5). En ce qui concerne ce résultat, des différences entre les sous- groupes apparaissent pour toutes les variables de 7.3 Utilisation de services
croisement, sauf pour le statut domiciliaire. En effet, professionnels
cette proportion est significativement plus élevée à Québec qu’à Montréal-Centre, elle est plus importante Cette section porte sur les professionnels auxquels les chez les femmes que chez les hommes (tableau C.7.7) clients des ressources ont pu faire appel pour leurs et enfin, elle est plus élevée chez les personnes de 18 problèmes émotifs ou nerveux. Le tableau 7.4 décrit à 29 ans suivies de celles de 45 ans et plus et de les professionnels rencontrés pour obtenir des celles du groupe d’âge intermédiaire.
services de santé mentale. Il ressort que les travailleurs sociaux et les autres conseillers sont les 7.4 Barrière à l’utilisation des
professionnels les plus consultés pour les problèmes services
émotifs ou nerveux. Viennent ensuite les psychologues, les médecins généralistes et les Une dernière étape consistait à étudier les barrières à psychiatres avec des proportions variant entre 34 % et l’utilisation de services en santé mentale. En effet, les écrits sur le sujet (Lamb, 1992) font souvent mention du fait que les personnes itinérantes éprouvent des difficultés à recevoir les services requis, soit à cause Consultation à vie de professionnels
d’elles-mêmes, soit à cause des institutions et de leurs intervenants. Dans l’enquête, il a donc été demandé au répondant, dans un premier temps, s’il avait eu des problèmes émotionnels ou nerveux pour lesquels il Cardiologue, dermatologue, ou autre spécialiste croyait avoir eu besoin de services, mais pour lesquels il n’en a pas reçu. Plus de trois personnes sur quatre considèrent ne pas avoir vécu cette situation (tableau 7.6). Chez les personnes qui n’ont jamais été Spiritualiste, herboriste, naturiste, guérisseur SDF, c’est un peu plus de neuf personnes sur dix. On Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter constate également une tendance à ce que les clients de Montréal-Centre soient relativement plus nombreux : Institut de la statistique du Québec, Enquête que ceux de Québec à avoir eu des besoins de auprès de la clientèle des ressources pourpersonnes itinérantes des régions de Montréal- Tableau 7.5
Utilisation actuelle des services de professionnels
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Tableau 7.6
Besoin non comblé de services au cours de la dernière année
Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Coefficient de variation > 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête auprès de la clientèle des ressources pour personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. À ceux déclarant des besoins de services non intéressant sur des questions reliées à l’utilisation des comblés, il a été demandé les raisons pour lesquelles services en santé mentale par la clientèle des ils n’ont pas reçu de soins ou de services. Les raisons ressources pour personnes itinérantes.
les plus souvent invoquées sont les cas où le client voulait régler le problème lui-même ou il pensait qu’il Près du tiers des clients des ressources pour se réglerait de lui-même (tableau 7.7).
personnes itinérantes ont déjà été hospitalisés relativement à des problèmes de santé mentale. Cette proportion d’utilisateurs est congruente avec une Raison pour ne pas avoir reçu de services
recension d’écrits (Fournier, 1996) selon laquelle 25 % % des personnes itinérantes auraient été Pensait que le problème se règlerait de hospitalisées en psychiatrie au cours de leur vie. De même, quelques recherches ayant utilisé des méthodes et des échantillons comparables à la présente étude (Fournier, 1991; Koegel et autres, 1999; North et Smith, 1993; Padgett et autres, 1990) Essayé d’avoir des services, mais refus de la rapportent des taux d'hospitalisations à vie variant de 13 % à 38 %. Par ailleurs, les résultats de la présente : Institut de la statistique du Québec, Enquête étude montrent que les personnes hospitalisées en auprès de la clientèle des ressources pour psychiatrie ont fait en moyenne 4,2 séjours; Morse et personnes itinérantes des régions de Montréal-Centre et de Québec, 1998-1999. Calsyn (1992) et Fournier (1991) ont rapporté des nombres moyens d’hospitalisations respectifs de 4,1 et Discussion
de 3,2. Les résultats de notre étude s'avèrent donc semblables à ceux d'autres études menées aux États- Bien que les études des dernières décennies auprès Unis et au Québec. Bien qu'il faille être prudent dans des personnes itinérantes atteintes de troubles l'interprétation de ces résultats, il semble que, malgré mentaux aient identifié des besoins criants de soins en la désinstitutionnalisation des soins psychiatriques, santé mentale (Koegel et autres, 1999), on ne connaît tant au Québec qu'aux États-Unis, les personnes pas encore bien jusqu’à quel point les services requis itinérantes ne soient pas moins hospitalisées sont fournis à ces personnes, ni les facteurs en cause.
qu'auparavant. Il se pourrait même qu’elles soient Malgré certaines limites de cette étude, hospitalisées plus souvent si on compare nos résultats particulièrement le nombre de personnes dans à ceux observés par Fournier (1991) 10 certains sous-groupes, qui empêchent d’identifier avec auparavant chez les itinérants de Montréal. Cette précision des différences significatives, plusieurs interprétation rejoint celle de Toro et Warren (1999) résultats du présent chapitre apportent un éclairage selon laquelle les personnes itinérantes seraient hospitalisées plus souvent, mais moins longtemps, à la difficiles à traiter. Comme on l’a vu au chapitre précédent, les jeunes ne présentent pas plus de troubles de l’axe 1 non liés à l’usage de substances La présente étude n’a pu mettre en évidence de que les autres mais ils présentent relativement plus de différence selon le sexe en ce qui concerne les troubles liés à l’usage de drogues, plus de troubles de hospitalisations en psychiatrie bien qu’il y ait une personnalité antisociale et plus de comorbidité. Or, il a tendance à ce que le taux d’hospitalisations en été rapporté que ces deux types de troubles, combinés psychiatrie soit plus élevé pour les femmes que pour à l'itinérance, s'avèrent particulièrement problémati- les hommes. Or, dans une recension d’écrits, ques quant au lien avec le traitement en santé Robertson (1986) rapporte que dans sept études sur mentale. Ainsi, les personnes itinérantes présentant à huit on souligne le fait que les femmes itinérantes la fois des problèmes de santé mentale et des présentent des taux d’hospitalisations en psychiatrie problèmes d'abus de substances seraient les plus plus élevés que les hommes. Fournier (1991) avait désavantagées parmi la population itinérante (Levine également rapporté ce même type de différence chez et Huebner, 1991) et leur traitement embarrasserait les les itinérants de Montréal. North et Smith (1993), pour organismes chargés de prodiguer les services (Minkoff leur part, n’ont pas rapporté de différence pour ce qui et Drake, 1992). D'autre part, on a noté que la est des hospitalisations en psychiatrie. Par ailleurs, la planification du congé de l'hôpital psychiatrique était présente étude identifie des différences significatives plus souvent inadéquate chez les personnes avec les selon le sexe relativement à d’autres formes de triples problèmes de schizophrénie, d'abus de traitement. Ainsi, on a noté une plus grande proportion substances et de troubles de personnalité (Caton, de femmes à s’être présentées à l’urgence au cours 1995) que chez celles qui n'auraient qu'un ou deux de d’une période de 12 mois, à prendre des médicaments pour les nerfs, à utiliser la psychothérapie, les programmes de traitement de jour et les programmes Peu de différences apparaissent selon la région si ce résidentiels, et à utiliser des services professionnels n’est la proportion de personnes qui ont signé un refus au moment de l’entrevue. Fournier (1991) avait de traitement parmi celles hospitalisées, la proportion également obtenu des résultats semblables. North et de celles qui sont suivies actuellement par un Smith, encore une fois, n’ont pas rapporté de professionnel et la proportion de celles qui ont des différences quant à l’utilisation d’autres traitements besoins de services non comblés. Dans tous les cas, psychiatriques, tels les traitements en externe.
les résultats semblent montrer un portrait plus négatif pour les clients de Montréal-Centre que pour ceux de Les résultats montrent également que l’âge des clients modifie quelque peu le portrait de leur utilisation des services en santé mentale, à tout le moins en ce qui a Une seule différence significative a été observée entre trait aux hospitalisations en psychiatrie. D’une part, on les clients des trois groupes domiciliaires : ceux qui constate une tendance selon laquelle ceux qui ont n’ont jamais été SDF présentent moins de besoins de moins de 45 ans sont moins nombreux à avoir été services non comblés que les clients des deux autres hospitalisés par rapport aux plus vieux. Cela peut groupes. Cette différence n’étonne guère dans la évidemment être attribuable au fait que les plus jeunes mesure où ceux qui n’ont jamais été SDF présentent n’ont pas encore eu l’occasion de l’être. Mais, d’autre beaucoup moins de troubles mentaux de toutes sortes part, on constate également que les personnes âgées que les autres (voir chapitre précédent). Par ailleurs, il apparaît surprenant qu’aucune différence n’ait été nombreuses à avoir été en désaccord avec leur observée en regard de l’utilisation des divers types de dernière hospitalisation et qu’elles acceptaient moins services. Cela porte à croire que, bien que plus bien le traitement que les personnes plus âgées. Il se atteints par les différents troubles mentaux, les SDF pourrait que les jeunes soient des personnes plus actuels n’utilisent guère plus les services que ceux n’ayant jamais été SDF. On pourrait donc faire de la dernière année sans pouvoir en obtenir, soit l’hypothèse que les SDF actuels utilisent finalement entre 23 % et 35 % de leur échantillon selon les peu les services compte tenu de leur état de santé diagnostics. De plus, entre 45 % et 60 % n’auraient ni mentale. Cette hypothèse reste à vérifier lors voulu, ni reçu de traitement pour leurs problèmes de santé mentale. Ils considèrent que ce pourcentage élevé est relié à un manque de reconnaissance de L’assiduité au traitement pharmacologique constitue leurs problèmes mentaux. Dans leur étude, la une condition importante pour la réussite du traitement principale raison donnée par les sujets pour ne pas des malades mentaux dans la communauté (Nyamathi avoir reçu de traitement était le fait de ne pas pouvoir et Shuler, 1989). Dans la présente étude, 55 % des le payer. D’autres raisons moins fréquentes ont été personnes qui déclarent avoir eu une prescription pour invoquées, soit le manque de transport, le manque de des médicaments psychiatriques disent les prendre temps, le fait de ne pas savoir où aller pour le toujours ou assez souvent tels que prescrits. Cette traitement et le temps d’attente trop long pour voir le proportion apparaît assez élevée, puisque l'on médecin. Par ailleurs, Wojtusik et White (1998) ont considère généralement que les personnes itinérantes identifié, pour presque les deux tiers des répondants, atteintes de troubles mentaux ont des problèmes les raisons suivantes par ordre d’importance comme d'assiduité au traitement pharmacologique étant des barrières à l’utilisation des services de santé (Ungerleider et autres, 1992). Par exemple, Dixon et par les personnes itinérantes : le coût des soins, suivi autres (1997) indiquent que seulement 29 % de leur du temps à attendre avant d’être vu, du temps à échantillon de personnes itinérantes au début d’un attendre avant d’obtenir un rendez-vous et du manque programme PACT2 étaient assidues à leur médication.
de transport. Or, dans la présente étude, dans un Il faut noter que cet échantillon était constitué contexte où les services sont gratuits, les principales d’itinérants référés aux deux tiers par des services raisons sont plus d’ordre personnel, soit le fait de communautaires et les autres par des hôpitaux vouloir régler les problèmes soi-même et la croyance psychiatriques; les sujets étaient tous atteints de que les problèmes se régleraient d’eux-mêmes.
troubles mentaux graves. D’autre part, Nyamathi et Shuler (1989) estiment que près d’un tiers des En résumé, les résultats présentés dans cette étude personnes itinérantes ne sont jamais ou pas plus de la en ce qui a trait à l’utilisation des services en santé

Source: http://www.bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/PB01671FR_Itinerants_vol12001H00F03.pdf

X-ray working length detection of curved root canals

ABSTRACTS Part “Oral & Dental Medicine” LABORATORY ABNORMALITIES IN PATIENTS WITH ORAL BURNING A.Krasteva*, A. Kisselova*, Vl. Panov**, V. Dineva*, A. Ivanova***, Z. Krastev*** * Faculty of Dental Medicine, Medical University, Sofia, Bulgaria ** Faculty of Dental Medicine, Medical University, Varna, Bulgaria ***Clinic of Gastroenterology, Hospital “Sveti Ivan Rilski”,

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